Une baisse de plus de 20% des volumes, moins de pourriture noble mais un vin de qualité, très sucré, premières indications sur le cru 2022. Un année de qualité plus que de quantité qui débute avec trois semaines d'avance
Les vins sont un excellent indicateur des variations climatiques, ils en sont même le reflet direct. Et à conditions climatiques exceptionnelles, vin particulier.
Précocité
La récolte 2022 est tout d'abord extrêmement précoce. Deux à trois semaines d'avance sur le calendrier habituel, les vendanges dans le secteur ne s'effectuant d'habitude qu'au mois d'octobre. Des vendanges obligatoirement manuelles. Mais le contrôle attentif du taux de sucre et de la maturité commande le calendrier.
Sauvignon, Muscadelle et Sémillon
Trois cépages se conjuguent dans le Monbazillac : le Sauvignon, qui donne sa fraîcheur légèrement acide, la Muscadelle blanche qui apporte les notes florales et une suavité caractéristiques et le Sémillon, principal constituant du Monbazillac qui charpente l'ensemble avec ses tonalités de fruit confit. Les trois étant arrivés à une maturité idéale, il ne faut pas tarder à les récolter.
Un raisin concentré
La chaleur a bien évidemment augmenté le taux de sucre dans les grappes, plus mûres. Mais parallèlement, la sécheresse a réduit les quantités. Des grappes saines et bien formées, mais aux raisins plus petits. Environ 20% de volume en moins. Au final, le jus sera moins abondant mais plus sucré et de bonne teneur, ou pour faire court de la qualité sans quantité. Le problème étant que cette faible récolte vient après quatre saisons successives de faible production.
Sans humidité, pas de pourriture
Autre phénomène climato-dépendant, la pourriture noble. Le champignon Botrytis cinerea se développe sur le raisin exposé à l’humidité et l’ensoleillement. Il est l'un des éléments constitutifs du Monbazillac. La sécheresse estivale n'a pas permis son plein développement. Pour autant, les grappes "sur-maturées" compenseront la douceur habituellement apportée par le botrytis.
Le passerillage à la rescousse
La méthode s'appelle le passerillage, une technique ancienne qui permet d’obtenir une sucrosité importante tout en conservant l'acidité dans la baie de raisin en laissant sécher le raisin au vent et au soleil. Résultat, une concentration des arômes, de la teneur en sucre et de l'acidité.
Un mois et demi pour confirmer
Dans six semaines, à la fin de la récolte on aura la confirmation de cette année particulière. Une période pendant laquelle les éléments peuvent encore modifier la donne. Des brumes matinales ou des pluies suffiraient à modifier cette récolte. Le reflet exact des conditions climatiques, on vous dit.
Voir le reportage à Monbazillac de France 3 Périgords - Bertrand Lasseguette & Pascal Tinon, Montage Sophie Giraud