Le "coup de gueule" des agriculteurs bio de la région. Soutenus par les verts de Nouvelle-Aquitaine ils dénoncent l'hypocrisie d'un "Etat Tartuffe" qui ne respecte pas ses engagements écologiques. Ils seront demain à Limoges pour symboliquement "déposer le bilan de la ferme bio régionale"
La nouvelle pierre dans le jardin du gouvernement risque bien d'être verte, et même bio. Car les producteurs de la région regroupés sous la bannière de la Fédération régionale de l’agriculture biologique (Frab) de Nouvelle-Aquitaine en ont assez et comptent bien le faire savoir.
La production bio connaît un développement sans précédent ( + 17% l'an passé soit un marché qui avoisine les 9 milliards d'€uros ) et le marché ne semble pas devoir s'épuiser de sitôt.
Consciente de ces faits, la Nouvelle-Aquitaine a signé l'an dernier avec l'ensemble de la filière, un "pacte d'ambition bio", une première qui vise à multiplier par deux la surface agricole utile en bio. Elle accompagne ses ambitions d'un financement à hauteur de 28 millions d’euros sur la période 2017-2020 *.
Une agriculture dont l'impact sur la biodiversité, la santé et même l'économie globale sont de plus en plus avérés et dans une démarche écologique globale encouragée par le gouvernement. Dans les paroles au moins, car les faits semblent ne pas suivre.
Les producteurs bio sont censés recevoir des aides au titre des mesures agro-environnementales et du maintien ou de la conversion à l'agriculture biologique. Or ces sommes qui leur sont dues ne sont pas toujours versées. Ou bien le sont, mais avec des retard de paiement qui atteindraient parfois jusqu'à 3 ans. Un retard qui s'expliquerait par un logiciel de paiement défaillant. Malgré l'annonce d'un rattrapage, ces sommes souvent vitales pour les trésoreries des petites exploitations pourraient arriver trop tard pour éviter un nombre conséquent de faillites.
Autre grief, le refus de rediriger des fonds européens de la filière agricole conventionnelle vers le développement de l'agriculture biologique et les mesures agro-environnementales ce qui pourrait pallier la carence de financements européens.
Rejoints par les élus écologistes à la Région Nouvelle-Aquitaine ils seront demain à Limoges pour une manifestation pendant laquelle ils vont symboliquement déposer le bilan de « la ferme bio régionale » devant l’Agence de services et de paiement (ASP).
* : 9 millions réaffectés depuis des Fonds Européens pour le Développement Rural, et 9 millions en fonds propres pour la conversion et le maintien en agriculture bio.