Les agriculteurs de Dordogne manifestaient aujourd'hui. Florent a 27 ans. Il travaille 60 heures par semaine pour moins de 1 000 €uros par mois. Avec en prime le manque de reconnaissance de l'État et les critiques du public... Dur, dur, l'agriculture...
C'est le grand ras-le-bol agricole. Poussés à bout financièrement, lâchés par le gouvernement et de plus en plus accusés des pires pratiques par le grand public, les agriculteurs craquent. une situation compliquée en Dordogne par la baisse possible du budget de la Chambre d'Agriculture liée à celle de la taxe sur le foncier non-bâti.
Pour la première année en France, on importe plus qu'on exporte. C'est à dire qu'on n'est plus capable de nourrir notre population [... ] Pour nous c'est terrible, parce qu'on a toujours été un grand pays agricole.
En Dordogne, l'agriculture, ce sont 3 000 éleveurs, 8 000 agriculteurs et 20 000 emplois salariés directement liés à l'agriculture. Un pan entier de l'économie locale qui commence à être à bout.
Il manifestaient ce mardi devant la préfecture de Dordogne, comme dans beaucoup d'autres départements français. Parmi les préoccupations du moment, les "accrochages" avec les néo-ruraux, avec les limitations de traitements de cultures, les intrusions des associations de défense du bien-être animal dans les exploitations, le manque de vétérinaires... autant de points que les agriculteurs de Dordogne ont soumis au préfet aujourd'hui et sur lesquels ils ont obtenu quelques satisfactions.
L'idée, ce serait d'organiser des réunions publiques avec toute la société civile pour leur expliquer ce que c'est que l'agriculture en Dordogne. Fabien Joffre, Pdt de la FDSEA de Dordogne
Sur ces sujets, les agriculteurs veulent être actifs, en expliquant notamment au public concerné leur mode de fonctionnement. Une charte doit être signée entre la Chambre d'Agriculture, les élus locaux et tous les syndicats agricoles, FDSEA, Jeunes Agriculteurs, Confédération Paysanne, Coordination Rurale, la Fédération des Chasseurs, le Département.
Le monde agricole longtemps resté "taiseux", même lorsqu'il traversait les pires difficulté, sort désormais de sa réserve. Il condamne la défiance d'un public qui se trompe de cible et tend à mettre tous les agriculteurs dans le même panier.Florent, jeune agriculteur : On fait 60 heures de boulot par semaine, et derrière on n'a pas la reconnaissance des consommateurs, du grand public ou de l'État.... L'agriculture c'est ma passion. Aujourd'hui, si on n'est pas motivé ou passionné, l'agriculture c'est compliqué.
Sans passion, on ne peut pas faire ce métier-làJeune agriculteur, Florent fait partie de ces professionnels particulièrement sensibles aux critiques à tout-va. A 27 ans, il s'est installé il y a 4 ans à peine à Montagnac-la-Crempse, près de Villamblard. Une affaire familiale depuis 4 générations, 80 vaches laitières Prim'holstein qu'il élève avec amour et qui lui ont permis de se lancer dans la production de yaourts avec son oncle.