En couple, Maeva et Issa ont repris la ferme bio de Jean-Paul en Périgord

Par les temps qui courent, un agriculteur qui parvient à transmettre son exploitation, c'est déjà rare. Transmettre à des jeunes motivés qui veulent s'installer l'est encore plus. Jean-Paul, lui, a trouvé deux repreneuses parfaitement adaptées à la situation

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Issa et Maeva ont 33 ans chacune. Deux jeunes femmes que la campagne faisait rêver de longue date. La ferme de leur rêve, elles l'ont trouvée grâce à La Maison des Paysans de Bergerac. Une structure qui s'occupe de l'accompagnement à l'installation, à l'association, à la transmission et à la communication.

L'organisme les a mis en relation avec Jean-Paul, installé à Beaumont-du-Périgord, à l'Est de Bergerac, alors que celui-ci souhaitait faire valoir ses droits à la retraite. 

Installées officiellement depuis la fin de l'année dernière, elles ont aussitôt rebaptisé la ferme "L'effrontée". Et du culot, il en fallait pour se lancer dans l'aventure. Car non contentes de faire de l'élevage bovin, bœuf et veau, elles produisent également des céréales, des œufs... et de la bière ! Le tout en bio et en vente directe.

Le projet c'était de faire quelque chose de complet. De faire la bière, mais aussi les céréales qui permettent de faire la bière, et d'avoir aussi des animaux, pour faire quelque chose de cohérent !

Maëva Dassonville, jeune agricultrice

30 vaches limousines et blondes d'Aquitaine, c'est du travail. Beaucoup de travail. Mais le jeu en vaut la chandelle pour le couple. Lors de leur rencontre, le courant est tout de suite passé. Les jeunes femmes ont particulièrement apprécié le soin que Jean-Paul avait apporté pour respecter la nature dans sa ferme. Une vraie rencontre humaine.

Le fait qu'il aime sa ferme, qu'il aime les oiseaux, la biodiversité, qu'il ait fait attention à ses haies... Pour nous c'était tout plein de choses, c'était du travail gagné, en fait

Issa Vidali, jeune agricultrice

Pour Jean-Paul Armand, c'est le soulagement. Sa crainte, c'était que son exploitation disparaisse à l'heure de sa retraite. Il y avait une demi-douzaine de fermes autour de la sienne, toutes disparues aujourd'hui. Que la sienne disparaisse à son tour aurait été un crève-cœur.

Ce n'est pas vraiment que les repreneurs manquent à l'appel, au contraire. Mais ils n'ont pas toujours les moyens de leurs ambitions. Beaucoup de néo-ruraux s'imaginent révolutionner le monde agricole au volant d'un tracteur dans la campagne périgourdine, en oubliant un peu légèrement les contingences qui vont avec. Le plus souvent il rêvent leur propre ferme sans s'adapter à l'existant, déplore La Maison du Paysan dont le rôle est aussi de rendre les installations cohérentes.

 

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