Fermé depuis 2021 pour défaut de rentabilité, l'abattoir de Ribérac en Dordogne fait aujourd'hui défaut aux éleveurs locaux. Au point qu'ils pensent pouvoir le réhabiliter avec le soutien du département. Encore faut-il trouver les partenaires nécessaires
À l'heure des circuits courts et de la valorisation de la production locale, dans un secteur qui élève de multiples espèces, le projet aurait du sens. Il en avait déjà en avril 2021, deux mois après sa fermeture, lorsque le Conseil Départemental indiquait vouloir sauver l'établissement. L'abattoir municipal, qui avait accumulé près d'un million de dettes, avait été placé en liquidation judiciaire le 5 février. Employant 18 personnes, il répondait alors à la demande d'environ 500 utilisateurs de la filière, des producteurs aux bouchers locaux essentiellement.
Faire revivre l'abattoir municipal
À l'époque, le Département envisageait de racheter et moderniser l'abattoir pour 1,8 million d'euros afin d'y maintenir une activité durable. Il envisageait même d'y traiter les gros gibiers pour la fédération de chasse. Un projet encouragé aujourd'hui encore par Nicolas Platon, maire de Ribérac. "Nous souhaitons qu'une reprise soit faite de manière raisonnable, pour maintenir une activité d'élevage sur le territoire", plaide-t-il. Et pour faire revivre un site pourvoyeur d'emplois dont la ville est toujours propriétaire.
Appel aux aides
Le sujet n'est toujours pas clos, il manque encore le nerf de la guerre, le financement. D'autant qu'entretemps, l'ardoise prévisionnelle est montée à 3,2 millions d'euros. Pour parvenir à ses fins, le Conseil départemental pense faire appel aux institutionnels, les Communautés de Communes pouvant à leur tour solliciter les aides de l'État et de la Région.
Les éleveurs investis
Le projet est aussi porté par quatre agriculteurs qui veulent croire à sa survie. Pour obtenir un niveau de rentabilité, l'abattoir devrait pouvoir traiter au moins 500 tonnes par an et faire du "sur-mesure". " C'est vraiment un projet à destination aussi bien des petits troupeaux pour de la vente directe, mais qui sera calibré aussi pour accueillir des abatteurs plus importants. Donc ce n'est pas un marché de niche "explique Benoît Delage, l'un des éleveurs concernés.
Créer une dynamique
Et pour ne pas coûter trop cher aux éleveurs, ces derniers aimeraient en être locataires dans le cadre d'une délégation de service public. Ils appellent donc leurs collègues à rejoindre le mouvement pour créer une dynamique commune. Un pari sur l'avenir d'une filière locale pour les petits producteurs locaux.