Premiers coups de pelleteuse à Beynac, mais la démolition du chantier n'est toujours pas pour demain

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Début de travaux à très petits pas pour la démolition du chantier de déviation
Premiers coups de pelleteuse bien timides sur le chantier de la déviation de Beynac. Des agents du département ont remis en service une ancienne route et bloqué la nouvelle, construite récemment ©France 3 Périgords - Vanessa Fize & Anne-Laure Meyrignac

Ceux qui auraient interprété la présence d'engins de chantier sur la déviation de Beynac (24) comme la remise en état du site en seront pour leurs frais. Le département débute simplement l'opération à (très) petits pas.

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C'est un jeu du chat et de la souris qui risque peut-être de finir par agacer la justice. Déjà sommé de payer près de 500 000 euros d'astreintes pour ne pas avoir démoli son chantier de déviation de Beynac depuis un an, le département joue encore une fois la montre.

Timides travaux

Certes, deux employés du département ont bien effectué des travaux de voirie, mais des travaux plutôt timides au regard ce que la justice demande. Et, surtout, ils ne s'attaquent pas de façon irrémédiable au pont lui-même. L'accès à une route neuve mise en service au début du chantier a été détruit, pour remettre en service l'ancienne route, forcément en moins bon état.

Philippe d'Eaubonne "n'y croit pas"

L'un des plus farouches opposants au projet n'y croit pas. Selon lui, le président du département cherche à éviter les astreintes sans vouloir démolir le chantier.

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Philippe d'Eaubonne, l'un des principaux opposants au projet de déviation de Beynac, ne croit pas à la volonté de démolition de Germinal Peiro ©France télévisions

Un "scandale national"

Le président du conseil départemental de la Dordogne ne s'en cache pas vraiment : par ce début de travaux "a minima", il cherche tout d'abord à démontrer l'absurdité de la situation.

On va commencer par démolir une route toute neuve, qui est en service depuis trois ans, qui est aux normes, pour revenir à la petite route qui sera plus étroite, qui sera plus dangereuse et qui ne sera pas respectueuse de l'environnement. Voilà dans quel État nous sommes. La République française marche sur la tête dans cette affaire-là !

Germinal Peiro

Président du conseil départemental de la Dordogne

Le message est clair, Germinal Peiro ne renonce pas à son projet. Il fonde désormais tous ses espoirs dans la version du projet revisitée déposée fin mai auprès des services de l'État. Une proposition qui selon lui devrait être acceptée, ce serait une simple question de bon sens.

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Injuste, scandaleux, Germinal Peiro n'a pas de mot assez dur pour se révolter contre la décision de justice qui a condamné le département à payer les astreintes auxquelles il était soumis et le force à entamer la démolition du chantier de Beynac ©France télévisions

L'opposition vote à contrecœur pour le nouveau projet

La démarche de Germinal Peiro a été soumise à un vote d'approbation lors de la commission permanente du conseil départemental en début de semaine. Vote "schizophrénique" selon Dominique Bousquet, chef de file du groupe d'opposition LR-DVD & apparentés au conseil départemental.

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Dominique Bousquet, chef de file d'opposition au conseil départemental, clarifie la position de son groupe qui, sans soutenir Germinal Peiro, a tout de même voté pour l'achèvement de la déviation ©France télévisions

D'un côté, on approuve le nouveau projet, d'un autre côté, on démolit les investissements qui avaient été faits pour ce nouveau projet, on est en plein Ubu ! Et bien, à force d'être schizophrène, l'opposition en a marre et s'est abstenue sur ce dossier. On laisse la majorité départementale avec ses conseillers trouver une solution.

Dominique Bousquet

chef de file du groupe d'opposition LR-DVD & apparentés au conseil départemental

En clair, le département mise tout sur l'achèvement des travaux après l'adoption du nouveau projet. Raison pour laquelle il met si peu d'empressement à s'attaquer à la démolition réelle du site. Ces premiers coups de pelleteuse dûment constatés par huissier auront peut-être le mérite d'éteindre les risques de poursuite pour ne pas avoir "débuté" les travaux de démolition.

Reste l'autre astreinte liée à l'achèvement de la remise en état. Et, les opposants qui ne seront sans doute pas très patients face au peu d'empressement du département à suivre pleinement la décision de justice. Le bras de fer continue.

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