Au moment où le comité de pilotage contre la tuberculose bovine se réunissait, Jean-Pierre Cubertafon, député de Dordogne interpellait le Gouvernement sur la situation critique vécue par les éleveurs
Ce mardi 12 octobre, le comité départemental de pilotage s'est réuni pour le lancement de la prochaine campagne de prophylaxie contre la tuberculose bovine qui débutera le 1er novembre. Autour des services de l’État, les représentants des éleveurs et des négociants, les vétérinaires, la Fédération de chasse et les associations des louvetiers et des piégeurs ont dressé le constat concernant 120 000 bovins dans 2 353 cheptels. Dans le département, la prophylaxie annuelle est devenue obligatoire sur les bovins adultes depuis 3 ans. Une quarantaine d'élevages doivent encore se plier à cette règle.
Niveaux inquiétants, et abattages massifs
Sur les 93 foyers identifiés en France au 1er octobre, 27 ont été répertoriés sur la campagne 2020-2021 pour le seul département de la Dordogne. Chiffres identiques à ceux de l'année précédente, mais qui font de la Dordogne le département français le plus touché. Dans 15 de ces 27 élevages, les troupeaux ont été totalement abattus, les 12 autres ne l'ont été que partiellement.
Nouveaux variants et circulation dans la faune sauvage
La situation est d'autant plus préoccupante que deux nouveaux variants ont été identifiés, et que les symptômes des animaux prouvent que la maladie circule activement, les bovins devenant des sources virulentes de contamination. Concernant la faune sauvage, sur la période, 368 sangliers et 718 blaireaux ont été abattus. Leur analyse a permis de retrouver 8 sangliers et 54 blaireaux porteurs de la maladie.
Jean-Pierre Cubertafon interpelle le Gouvernement
Ce même jour, appuyé par Florence Lasserre députée des Pyrénées Atlantiques et Yolaine de Courson députée de Côte-d’Or, Jean-Pierre Cubertafon, député de la 3ème circonscription de Dordogne, a interpellé le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie lors des séances de question au Gouvernement. Selon lui, les niveaux inquiétants de la maladie nécessiteraient une "éventuelle réforme des modalités d’indemnisation des éleveurs touchés par la tuberculose bovine".
Il est urgent d’agir pour accompagner les éleveurs français et périgourdins qui sont dans une situation de grande détresse. En raison de la réglementation en vigueur, les éleveurs doivent abattre un grand nombre de leurs bêtes dès qu’une suspicion d’infection est établie. Des bêtes élevées et nourries depuis des années et avec qui un lien fort s’est noué. Certains éleveurs sont dans une situation financière difficile.
Jean-Pierre Cubertafon, Député LREM de la 3ème circonscription de Dordogne
Indemnisations inadaptées...
Et le député de rappeler que les mécanismes d’indemnisation et de compensation financière ne sont pas adaptés aux pertes subies par les éleveurs. Il rappelle que la valorisation des bovins est généralement sous-estimée et que les indemnisations ne couvrent pas toutes les pertes à court et moyen terme, ces dernières ayant du mal à reconstituer leur cheptel, notamment après la disparition des veaux à naître.
... ou trop lentes
Enfin, les indemnisations arrivent généralement bien plus tard qu'elles ne devraient, les délais pouvant atteindre 12 mois. Une "absence de réactivité en matière financière" qui peut conduire à des fermetures d’exploitation et à des drames personnels.
Prévention et biosécurité
Face à l'urgence, le Ministre a plutôt répondu prévention. Il a évoqué trois axes d'action : le renforcement des dispositifs de dépistage de la maladie, la mise en œuvre d'un plan d’investissement dans le cadre de France Relance afin de financer des installations de biosécurité dans les exploitations et le développement d'un plan en matière d’accompagnement humain et psychologique pour les éleveurs dont les cheptels sont touchés par la maladie. Efficacité à mesurer sur le terrain, face à des éleveurs au bord du gouffre.
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