Emmanuel Macron et GM&S : le député de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau défend et accuse

Au lendemain de la mobilisation des salariés de GM&S à Égletons et la "petite phrase" d'Emmanuel Macron, le député de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau (République en marche) prend la défense du chef de l'État et accuse certains élus creusois de "coups politiques menés contre le gouvernement". 

"Les images d’élus et de salariés gazés par des CRS sont choquantes. Je suis profondément persuadé que cette situation aurait pu être évitée si chacun avait pris ses responsabilités et avait accepté d’aller rencontrer les personnes compétentes dans ce dossier, à savoir Benjamin Griveaux et son cabinet, plutôt que de donner la priorité à des actions coup de poing de communication."

Voilà qui est dit. Dans un communiqué du 5 octobre 2017, Jean-Baptiste Moreau revient sur les événements qui, la veille, ont émaillé la visite d'Emmanuel Macron à Égletons (Corrèze). En début d'après-midi, un cortège dans lequel se trouvaient des salariés de GM&S et des élus creusois a été stoppé par des gendarmes mobiles qui ont fait usage de leurs bombes de gaz lacrymogène.

Jean-Baptiste Moreau estime que "plutôt que de donner la priorité à des actions coup de poing de communication", les manifestants auraient dû accepter "d’aller rencontrer les personnes compétentes dans ce dossier, à savoir Benjamin Griveaux et son cabinet." L'Élysée avait en effet proposé aux GM&S de rencontrer le Secrétaire d'État à l’Économie à Égletons. Les salariés de La Souterraine et les maires présents souhaitaient, eux, avoir une entrevue avec le président de la République et ont décliné l'offre. Le député creusois évoque également un autre refus de la part des élus, une réunion proposés le 18 septembre 2017 "avec Benjamin Griveaux, Secrétaire d’Etat à l’Economie, et des membres du cabinet de Jacques Mézard et de Muriel Pénicaud". 

Il serait regrettable que les actions en cours, et la colère compréhensible des salariés non repris, entrainent le découragement de Monsieur Martineau qui risquerait alors de laisser 277 personnes sans emploi.


Jean-Baptise Moreau confie alors "douter de la volonté réelle de certains élus de trouver une issue positive à ce drame et s’apparentent de plus en plus à des coups politiques menés contre l’action du Gouvernement." "Cela fait environ un an que les salariés de GM&S se battent sans relâche pour que leur usine ne ferme pas. L’Etat, au plus haut niveau, a tout fait pour trouver une solution acceptable par tous. 

Hors contexte ? 

Tout comme le porte-parole de l'Elysée, Jean-Baptiste Moreau défend Emmanuel Macron sur sa "petite phrase" : "Celle-ci a été totalement extraite de son contexte : loin de mépriser l’action des salariés, le chef de l’Etat tenait seulement à réaffirmer qu’il existe bien des possibilités d’emplois de haute qualité sur notre territoire." Pourtant, nous avons revisionné l'ensemble de la séquence. 

Alors que le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner prétend que "[...] le président de la République a utilisé dans une conversation privée avec le président de la région Aquitaine (sic) un mot qui provoque le débat", il faut préciser qu'il s'agit d'un échange entre le chef de l'État et le président de la région Nouvelle-Aquitaine, lors d'une visite officielle présidentielle, saisie par une équipe de France 3 accréditée. La caméra se trouve alors à moins de deux mètres des deux hommes.  

Voici l'échange dans son intégralité. 
 
  • Alain Rousset : Tu vas à quelques kilomètres d'ici [...] une fonderie, il y a des marchés jusqu'en 2022, ils n'arrivent  pas à recruter.  
  • Emmanuel Macron : A Ussel ? Constellium ? Y en a certains au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des places là-bas, parce qu'il y en a qui ont les qualifications pour le faire... Et c'est pas loin de chez eux. J'en parlai avec le préfet...
  • Alain Rousset : Oui, je sais bien mais on ne règle pas le problème d'une manière forcée. C'est un problème de culture.
  • Emmanuel Macron : Je suis complètement d'accord
  • Alain Rousset : Il faut qu'on repense notre relation au travail. 

Un peu plus tard, lors de la table ronde sur la formation professionnelle, il est vrai qu'Emmanuel Macron nuancera un peu plus ses propos : "On parlait tout à l'heure avec le président de la région, de la situation d'une entreprise au nord du département, Constellium à Ussel, il y a des offres d'emploi, il y a des offres d'emplois qui iraient même pour celles et ceux qui viennent d'être licenciés chez GM&S. Et donc la bonne politique c'est pas d'aller savoir s'il faut payer X ou Y d'extra-légales, c'est de tout faire pour qu'ils soient formés s'il y a besoin et qu'ils puissent trouver des emplois à Ussel, chez Constellium [...] La bataille de chacune des branches c'est de former des jeunes ou des moins jeunes pour qu'ils puissent trouver un avenir."



C'est donc une heure après avoir prononcé sa "petite phrase", qu'Emmanuel Macron précise sa première intention que reformule Jean-Baptise Moreau dans son communiqué : "Loin de mépriser l’action des salariés, le chef de l’Etat tenait seulement à réaffirmer qu’il existe bien des possibilités d’emplois de haute qualité sur notre territoire. Recréer de l’emploi dans nos territoires ruraux est une promesse de campagne à laquelle le chef de l’Etat est viscéralement attaché : au-delà du grand potentiel d’emplois que recèlent nos territoires, une réelle politique de formation professionnelle tout au long de la vie, visant à requalifier les compétences de chacun sera mise en oeuvre."


BONUS : la séquence en immersion 360°

Sur mobile, ouvrez la vidéo avec votre application Youtube ► https://youtu.be/7Ts0R8Pi4zM

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