Les viticulteurs se préparent à une nouvelle nuit de gel. A la différence de l'année dernière, les bourgeons n'ont pas encore éclos, dans la majorité des exploitations de Gironde.
Un coup de massue sur les vignobles de Bordeaux. Les vignerons du Bordelais ont subi des températures de -3 à -7 degrés, dans la nuit de samedi à dimanche 3 avril. Le phénomène a été ressenti dans toute la Gironde. "La température la plus faible a été enregistrée dans l’Entre-deux-Mers, à l'est de Bordeaux", souligne Christophe Château du CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux).
Selon Stéphane Gabard, président des vins AOC de Bordeaux, ces températures sont trop basses pour la végétation. "A partir de -2 degrés, on a déjà des dégâts", explique-t-il.
Sauver les premiers bourgeons
Toutefois, il semble difficile d'évaluer les pertes causées par le gel. "Les bourgeons commençaient juste à éclore, explique Jean-Francois Galhaud, président du Conseil des Vins de Saint-émilion. Ce n'est que lorsque tous seront débourrés que nous aurons une idée des dommages occasionné".
Les pertes pourraient, toutefois, être moins importantes que celles enregistrées l'année dernière, lors des épisodes historiques de gel. "L'an passé, les bourgeons sont sortis avec quinze jours d’avance.
"L'an passé, les bourgeons sont sortis avec quinze jours d’avance. Cette année, le cycle de la végétation est normal. Mais il ne faut pas trop s'avancer, on en saura plus seulement dans quelques semaines"
Jean-François Galhaud, président du Conseil des Vins de Saint-Emilion.France 3
Face à cette incertitude, l'inquiétude ronge Romain Garrigue, un exploitant resté éveillé toute la nuit pour lutter contre le gel. "On sait qu'on a encore une nuit de gel, on a des traites à payer, il faut se battre et on le fera jusqu'au bout" , confie-t-il à France 3.
"Il a fait beaucoup trop froid"
Après les gels printaniers, l’an dernier, les viticulteurs ont redoublé de vigilance et activé les moyens traditionnels de lutte contre ce fléau, comme les tours anti-gel, le brassage du vent et l’aspersion des vignes. "Beaucoup de vignerons ont aussi anticipé le gel, en taillant tardivement leur vigne, en travaillant moins la terre pour permettre à la chaleur de se conserver, en mettant des éoliennes", explique Christophe Château.
Cependant, Stéphane Gabard souligne que chaque exploitation ne bénéficie pas d'équipements efficaces, car ils "restent très onéreux" ou sont parfois difficile à installer. C'est le cas dans le vignoble de Valérie Arnathaud, trop morcelé pour y implanter des installations pour lutter contre le gel. "Je pensais sauver la partie de mon exploitation dans la coté, à proximité des bois qui protègent, mais bon cette nuit il fait beaucoup trop froid", déplore-t-elle.
"Je pensais sauver la partie de mon exploitation sur une côté, à proximité des bois qui la protège, mais bon, cette nuit il a fait beaucoup trop froid",
Valérie, une exploitanteFrance 3
Le combat va continuer pour les viticulteurs, car un nouvel épisode de gel est annoncé pour la nuit prochaine.