Emploi : à l'approche des fêtes, les ostréiculteurs manquent de main d'œuvre sur le Bassin d'Arcachon

Alors que la période est décisive pour les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon en Gironde, un bon nombre d'entre eux peinent à recruter des saisonniers.

C'est l'heure des derniers préparatifs de Noël pour les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon. Triage, mise en bassins… D'ici quinze jours, les huîtres de Noël seront à la vente. En cette période, le travail ne manque pas. "D'ici le 8- 10 décembre, on va commencer à avoir besoin de monde pour pouvoir conditionner les huîtres dans les bourriches", résume Laurent Bidart, ostréiculteur à Gujan-Mestras.

Mais la main d'œuvre ne court pas les rues. Laurent Bidart estime avoir besoin de 20 à 25 saisonniers pour l'aider à conditionner les plus de cent tonnes d'huîtres vendues pendant les fêtes. "Il doit nous manquer encore 10 à 15 personnes", estime l'ostréiculteur qui a pourtant usé de tous les moyens pour embaucher des saisonniers.

 

"On a bougé sur les réseaux sociaux, on a sollicité le groupement d'employeurs, les sociétés d'intérim… On essaie encore de recruter ces quelques personnes qu'il nous manque pour passer un bon Noël. Sinon, on ne pourra pas conditionner et faire partir nos huîtres dans les camions dans les délais souhaités par les clients", poursuit l'ostréiculteur, qui travaille principalement avec des grandes surfaces.

Laurent Bidart n'est pas le seul à avoir du mal à trouver de la main d'œuvre. Les contrats saisonniers, sont très courts, rémunérés au Smic, et ne semblent plus séduire les personnes en recherche d'emploi. Cette pénurie de personnel est inédite. Même le Covid-19 et la crise sanitaire n'avaient pas empêché les ostréiculteurs de recruter.

Des contrats courts et un travail "pénible"

Également installé à Gujan-Mestras, Jérémy Cussac se prépare pour les fêtes : une vingtaine de tonnes d'huîtres, réparties entre la vente au détail et les livraisons. Il vient d'embaucher un ouvrier ostréicole pour la période hivernale, d'octobre à mars, non sans difficulté. "On avait fait paraître des annonces sur des sites spécialisés, chez les fournisseurs… Cette année, on a eu zéro appel. C'est la première année que ça arrive", note-t-il.

Lui déplore un manque de motivation chez les jeunes, mais reconnaît que le travail n'est "pas valorisé", et "pénible". "Faut être motivé le matin et ne pas avoir peur du froid", sourit-il.

"Je pense que la difficulté ne se retrouve pas que dans notre métier. C'est général. Les vignerons, les agriculteurs, les restaurateurs, les routiers… Tous les corps de métier peinent à recruter actuellement", remarque de son côté Laurent Bidart.

"Métiers passion"

"Après la crise, certaines personnes se sont réorientées vers d'autres métiers. Et l'ostréiculture attire moins les jeunes", reconnaît Hélène Bieniaszewski, la directrice du groupement employeurs des métiers de la mer.

L'organisme, créé en 2017 pour répondre aux problématiques de recrutement saisonnier, rassemble une cinquantaine d'ostréiculteurs du Bassin. "Ce sont des métiers physiques, en hiver, il faut subir les conditions météo… On a plus de candidats en période estivale. Il faut être attiré par ce milieu maritime, ce sont un peu des métiers passion".

Au sein du groupement, les besoins, en cette fin d'année, sont estimés à une trentaine de saisonniers, mais pourront évoluer en fonction de la crise sanitaire.

On passe nos journées à recruter. Quand on publie des offres, on a peu de candidats. On a surtout des profils débutants, sans expérience dans le milieu. Parfois, ça ne convient pas à l'employeur qui a besoin de quelqu'un d'expérimenté. Et parfois, c'est le candidat qui, en découvrant le métier, se rend compte que ce n'est pas adapté à ce qu'il imaginait.

Hélène Bieniaszewski, directrice du Groupement des employeurs de métiers de la mer

France 3 Aquitaine

La période des fêtes est cruciale pour le secteur. Certaines entreprises font entre 40 à 70 % de leur chiffre d'affaires sur cette quinzaine de jours. Des dizaines d'offres sont encore à pourvoir. 

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