Bon nombre d’ostréiculteurs n’ont pas eu d’autre choix que d’augmenter le prix de la douzaine d’huîtres. En cause : une mauvaise pousse et la hausse des prix des matières premières.
Comme tous les Français, les ostréiculteurs doivent eux aussi faire face à la hausse des prix de l’électricité, du carburant mais aussi du bois nécessaire pour la fabrication des bourriches. « C’est tout le monde qui y fait face et les ostréiculteurs aussi », explique Mireille Mazurier vice-présidente du Comité Régional Conchylicole. « Il n’ont pas le choix », annonce-t-elle.
« Tous ceux qui font vente directe ont soit réalisé une petite augmentation en septembre dernier, les autres risquent de le faire maintenant », analyse Mireille Mazurier. « C’est dans des proportions minimes : entre 20 et 50 centimes par douzaines. Les numéro 3 (les plus consommées, plus de la moitié des ventes) sont donc passées en général à un prix oscillant entre 5,50 euros 6,50 euros la douzaine ».
"Dans la grande distribution c’est comme le poisson, ça monte et ça descend » ( L.Bidart, ostréiculteur)
Laurent Bidart est ostréiculteur à Gujan-Mestras. Il gère de gros volumes. Chaque année 40% à 60% de sa production part pour les grandes et moyennes surfaces (GMS). « Les prix sont plus fluctuants dans la grande distribution alors que dans la vente directe, nos clients sont des fidèles, ils ne comprendraient pas une variation régulière de nos prix », dit-il. « Dans la grande distribution c’est comme le poisson, ça monte et ça descend », analyse le Gujanais.
Essentiellement des petits calibres sur la marché
Cette année les ostréiculteurs de toute la France font aussi face à une mauvaise pousse. En clair ils manquent d’huitres. « C’est la deuxième année consécutive que nous sommes confrontés à ce problème », explique Laurent Bidart. « On a remis en place des huîtres sur les parcs mais il leur faut trois ans d’élevage. Du coup pour Noël, on aura beaucoup de petites huitres ».
Manque de stock
Une mauvaise pousse due une météo défavorable. Et un phénomène qui vient se rajouter, un nouveau mode de consommation. Avec le succès des dégustations l’été, il y a moins de stock pour la fin de l’année. Autant de facteurs qui ont poussé l’ostréiculteur à augmenter ses prix. « Au niveau de la vente aux GMS on a donc une fluctuation naturelle de 50 centimes à 1 euros sur la douzaine d’huîtres au niveau national», constate Laurent Bidart.
« Nous on a suivi cette hausse, pas de 1 euros, mais de 30 à 80 centimes le kg, c’est à dire grosso modo le poids d’une douzaine de numéro 3. Pour ce qui est de la vente directe, on avait déjà augmenté nos prix l’année dernière donc on n’a rien changé cette année ».
"3% à 5% d'augmentation sur la vente directe" (S. Condom, ostréiculteur)
Sébastien Condom est ostréiculteur à Gujan-Mestras lui aussi et possède également des parcs en Normandie et dans la Manche. Il fait le même constat quelle que soit la zone géographique. Une mauvaise pousse cette année pour lui aussi. Des conditions météorologiques défavorables ont eu pour conséquence le manque de nourriture pour les huîtres.
Il a lui aussi augmenté ses prix, de 3% à 5% pour la vente directe. Quant à la grande distribution pour laquelle il travaille finalement très peu, «c’est très compliqué car ils ne veulent pas augmenter les prix ». « Je suis trop cher pour eux », poursuit-t-il».
Selon le Comité Régional Conchylicole, 8000 tonnes d’huîtres du bassin d’Arcachon sont vendues chaque année, dont au moins 30% à 50% durant les fêtes de fin d’année. On dénombre près de 300 entreprises ostréicoles sur le bassin d'Arcachon.