La forêt domaniale de la Teste-de-Buch qui avait souffert des grands incendies de l'été 2022, fait face à un ennemi redoutable : le scolyte. Un insecte minuscule, mais particulièrement ravageur. Les arbres touchés doivent être abattus
Impossible d’accéder aux plages océanes de la Teste-de-Buch en Gironde. La zone est sécurisée le temps de l’abattage. Un vaste chantier vient de débuter. Sur place, les agents de l'Office National des Forêts ont pour mission de faire tomber des arbres morts.
Des arbres qui n’ont pas résisté aux attaques du scolyte. Ce parasite devenu un véritable fléau est aussi minuscule que gourmand. Ce redoutable coléoptère de cinq millimètres de long adore les résineux. Il dévore les pins rescapés des incendies de l’été 2022, notamment dans cette forêt de la Teste-de-Buch, au pied de la dune du Pilat.
Des parasites hors de contrôle
À l’intérieur du bois, il creuse des galeries pour y pondre ses œufs, privant ainsi la sève de circuler. Les températures clémentes ont favorisé leur prolifération. Ils sont désormais hors de contrôle au point de s’attaquer à des arbres sains.
"On fait des comptages une fois par semaine dans les pièges. Nous avons cinq pièges à scolytes. Un collègue en a compté 27 000 en début de semaine", observe Fabrice Carré, technicien terrain à l'ONF.
Il faut aller vite pour préserver les arbres sains
Caroline Fourcade, responsable de l'unité territoriale Biscarosse à l'ONFFrance3 Aquitaine
La seule mesure pour en venir à bout est de couper les pins lorsqu’ils sont mourants et les évacuer le plus vite possible du massif avant qu’ils ne colonisent d’autres pieds. "Notre devoir, c'est de protéger les arbres qui restent", ajoute Caroline Fourcade, responsable de l'unité territoriale Biscarosse à l'ONF.
Il faut donc aller vite. L’opération doit durer entre 40 et 45 jours et se fait en plusieurs étapes. "Il y a le moment du prélèvement, le moment où on débarde, le moment où l’on fait la pile de bois puis le moment où cette pile quitte la forêt pour les usines de transformation."
Et il y a urgence. Les spécialistes estiment que 6000 mètres cubes doivent être abattus sur les 250 hectares de la forêt domaniale qui ont échappé aux terribles incendies.
L’ONF qui a fait le choix de la régénération naturelle, doit impérativement préserver les jeunes pousses.