Agression d'un joueur de Rodez en plein match : 2 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction de stade pour le supporter des Girondins

La préméditation des violences n'a finalement pas été retenue. Le supporter, âgé de 45 ans, était jugé ce lundi au tribunal correctionnel pour "violence avec préméditation" et irruption sur une aire de compétition. Il avait agressé Lucas Buades lors du match Bordeaux Rodez, le 2 juin.

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La victime n'était pas à l'audience, en revanche une vingtaine d'Ultramarines avaient fait le déplacement. Tous ont patienté plus de trois heures pour que la décision soit connue. Vers 20 h 30 ce lundi, le supporter des Girondins a été condamné à 2 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction de stade, les faits ayant été requalifiés en violences volontaires sans préméditation au moment du délibéré.

"C'est une décision juste, qui vient sanctionner justement les faits qui ont été commis, s'est satisfait après l'audience Hubert Hazera, l'avocat du prévenu. Il y a eu beaucoup trop d'emballement autour de cette affaire, beaucoup d'outrances, alors que si on reprend les faits tels que nous les avons vus dans les vidéos, il s'agit d'une affaire très banale."

Le supporter a également été condamné à verser un euro symbolique au club de Rodez, ainsi qu'aux Girondins et à la Ligue, tous trois parties civiles. Il devra par ailleurs verser 500 euros de dommages et intérêts à Lucas Buades. Des condamnations bien inférieures aux réquisitions du Parquet, qui réclamait deux mois de prison avec sursis. 

Rappel des faits

Le 2 juin, les Girondins affrontaient à domicile le FC Rodez pour le compte de la 38e journée de Ligue 2. Un supporter, positionné dans le Virage Sud du Matmut Atlantique, avait réussi à s'introduire sur la pelouse pour frapper le joueur ruthénois Lucas Buades alors qu'il célébrait son but. Le match avait immédiatement été interrompu. Après 45 minutes d'attente, l’arbitre de la rencontre avait sifflé la fin de la partie.

Âgé de 45 ans, restaurateur à Annecy en Haute-Savoie, le supporter avait été placé en garde à vue. "Je ne voulais pas l'agresser", avait-il alors déclaré, "juste lui dire de dégager de là". "J'ai senti qu'il nous provoquait, à venir chambrer les Ultras. Ce n'était pas prémédité, juste sous le coup de l'énervement. J'ai fauté".

Les deux infractions finalement retenues à son encontre ont été "la pénétration sur l’aire de compétition d’une enceinte sportive ayant troublé le déroulement de la compétition" et "violences avec préméditation suivie d’une ITT inférieure à 8 jours, en l’espèce un jour ". 

Par ailleurs, Lucas Buades avait été examiné par un médecin légiste. " Celui-ci n’a pas constaté de lésion particulière ", indiquait le procureur adjoint Olivier Etienne. Le footballeur et le club ont porté plainte contre le supporter.

"C'est pitoyable"

Cet incident avait suscité de nombreuses réactions. Le maire de Bordeaux était au stade Matmut au moment des faits. Il avait dénoncé "le comportement irresponsable d’un individu", avant de tweeter : " 42 000 spectateurs enthousiastes. 11 joueurs girondins combatifs. Un imbécile. Un match arrêté. Une belle saison anéantie. Une déception immense pour le club, ses supporters et toute une ville ".

Dans le milieu du football, les réactions ont afflué. L’ancien international Alain Giresse avait vivement réagi. "C’est du dégoût ! Parce que c’est la situation la plus anormale qui s’est réalisée. Vous êtes battus par l’attitude de quelqu’un qui fait n’importe quoi et brise vos possibilités. Et vous subissez. C’est pitoyable ". 

Du côté des supporters aussi, la déception était grande. Les Ultramarines s'étaient même excusés dans un communiqué. "Hier, clairement, nous avons failli. Par de multiples jets de projectiles, dans un premier temps. Puis par l’intrusion de l’un des nôtres sur l’aire de jeu, après le but de Rodez (...). Nous présentons nos plus sincères excuses au club, aux stadiers, aux joueurs, et à l’ensemble des 42 000 personnes présentes au stade hier soir ".

Conséquences sportives

L'interruption de ce match avait eu une incidence sur tout le classement de la Ligue 2, puisqu'il s'agissait, ce soir-là, de la dernière journée de la saison. Les Girondins jouaient pour une remontée en Ligue 1 et Rodez, pour son maintien.
En s'arrêtant sur un score de 0 à 1, les Girondins étaient dans une situation critique. Durant les semaines qui ont suivi l'incident, le club avait tout tenté pour convaincre les instances de rejouer le match. Une contre-attaque, sous forme de réclamation auprès de la Commission de discipline. En vain. Le club avait été sanctionné d'un match sur tapis vert et d'un retrait d'un point. Rodez en revanche avait assuré son maintien.

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