L'alerte orange canicule est déclenchée en Gironde et en Lot-et-Garonne. Dans ces deux départements, le risque d'incendie et la sécheresse inquiètent. Les pompiers sont sur le qui-vive. Des lâchers d'eau de barrage sont déclenchés pour faire remonter le niveau de la Garonne.
La vigilance orange canicule est activée sur la Gironde et le Lot-et-Garonne à partir du 13 juillet à la mi-journée et jusqu'à nouvel ordre.
"Les températures minimales sur ces départements restent élevées avec 18 à 20°C, plus en milieu urbain. Mercredi, les températures maximales atteignent en fin d'après-midi et début de soirée 36 à 39°C", précise Météo France.
Cet épisode est durable avec une extension géographique à prévoir dans les prochains jours.
Vigilance Orange aussi pour risque feu de forêt
Dans le même temps, la préfecture de la Gironde place le massif forestier en alerte de niveau 3 sur 5 pour risque d'incendie en forêt à compter du mercredi 13 juillet minuit, jusqu'à nouvel ordre.
Cette alerte déclenche des mesures de restriction :
- la circulation et le stationnement des véhicules à moteur seront interdits entre 14h et 22h sur les pistes forestières, chemins ruraux, chemins d’exploitation et pistes cyclables sauf pour les personnes autorisées ;
- les activités d’exploitation forestière, de travaux sylvicoles, de génie civil, de service, de carbonisation et de sciage seront suspendues entre 14h et 22h ;
- les activités ludiques et sportives seront interdites entre 14h et 22h à l'exception de celles exercées en base de loisirs et en périmètres de plans plages.
A ces restrictions s'ajoutent les interdictions de fumer, de brûler des déchets verts ou de camper en forêt.
Cette alerte orange pour risque d'incendie de forêt concerne également le département des Landes.
Un massif forestier sous haute surveillance
En Gironde, les sapeurs pompiers du SDIS 33 renforcent leurs effectifs et intensifient leurs visites dans le massif forestier pour prévenir tout départ de feu.
Des guetteurs sont en veille chaque jour, de 13 h à 19 h, dans 23 pylônes d'observation :
Il fait chaud et sec, l'hygrométrie est basse, il y a du vent en ce moment : cela augmente le facteur-risque qu'un feu se développe rapidement
Caporal Chef Pascal Tonon, sapeur pompier au SDIS 33
A ce dispositif de surveillance renforcée s'ajoute le travail de prévention de la DFCI. L'association régionale de défense des forêts contre les incendies travaille toute l'année dans le massif pour creuser des points d'eau, pour préparer les routes d'accès en forêt et entretenir les fossés. Mais face au risque élevé de départs de feu, la DFCI invite le grand public à éviter toute sortie en forêt :
Si les gens vont en forêt, on sait qu'il y aura un feu. On ne sait pas où mais il aura lieu !
Bruno Lafon, président de la DFCI 33
Des lâchers d'eau de barrage face au niveau critique de la Garonne
Le manque de pluie et à présent la canicule ont un impact direct sur la Garonne. Au niveau de seuil de Beuregard, depuis 60 ans, rarement le fleuve est aussi bas en ce début juillet.
Ce sont des niveaux critiques d'étiage que l'on observe à la mi-aout
Quentin Molina, Fédération pêche et protection milieu aquatique du Lot-et-Garonne
Face au risque que représentent ces niveaux exceptionnellement bas, des lâchers d'eau préventifs ont lieu depuis vendredi 8 juillet sur des barrages dans les Pyrénées, afin de préserver notamment la faune du fleuve.
Depuis vendredi 8 juillet, on lâche de l'eau pour augmenter le débit de la Garonne. Si c'est insuffisant avec la canicule, on pourrait doubler ces lâchers, en passant de 10 à 20 m3 par seconde
Syndicat mixte d'étude et d'aménagement de la Garonne
L'inquiétude gagne aussi certains agriculteurs qui puisent dans les nappes d'eau souterraines pour arroser leurs céréales. A Boé, Pierre Durand, producteur de maïs, explique que si le niveau de la Garonne continue de baisser, la nappe phréatique pourrait tout simplement se vider dans le fleuve.