Gironde : hausse des intoxications aux champignons, comment éviter les pièges ?

Selon l’ANSES, le nombre d’intoxications a fortement augmenté. La cueillette des champignons ne s’improvise pas. Nous avons donc rencontré deux spécialistes. Ils vous expliquent comment vous faire plaisir sans prendre de risque.

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Dans notre région la problématique revient régulièrement et particulièrement à la fin de l'été et au début de l’automne avec l’arrivée des premiers cèpes notamment. Se promener dans les bois est un vrai plaisir, sans parler de la petite poêlée de champignons fraichement cueillis le jour même. Cèpes, girolles, chanterelles… En ce début novembre, les occasions de ramener un panier rempli de champignons sont nombreuses. Encore faut-il savoir ce que nous cueillons réellement. Certains champignons sont toxiques et entraînent des «troubles digestifs sévères", d'autres peuvent même être mortels. Trois décès ont en effet été enregistrés depuis le début de l’année en France.

Hausse des intoxications

Selon l’Anses, le nombre d’intoxications liées à la consommation de champignon aurait fortement augmenté. « Depuis le 1er juillet, les Centres antipoison (CAP) ont enregistré près de 1000 cas d’intoxication liés à la consommation de champignons », annonce l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). A titre de comparaison, 1300 personnes avaient été intoxiquées sur l'ensemble de la période entre juillet et décembre 2020, avec 29 cas graves et 5 décès.

Les applications pour smartphone sont-elles fiables ?

Un certain nombre d’applications a vu le jour ces dernières années pour permettre aux cueilleurs de ne pas réaliser d’impairs. Parmi elles, on peut citer « Rogers Mushroom », « Ik-Champi », ou encore « Myco Guide ». Elles proposent des centaines de fiches détaillant chaque espèce, photos à l’appui. Certaines applications ne nécessitent pas de connexion internet et peuvent donc être utilisées en pleine forêt. Pour autant sont-elles fiables ? Visiblement pas aux yeux de l’ANSES pour qui elles représentent « un risque élevé d’erreur ».

Vous pouvez sentir, goûter… et cracher !

Notre équipe a donc rencontré Jacques Boyer du Cercle d'études mycologiques en Aquitaine, et le docteur Magali Labadie, médecin toxicologue au Centre anti-poison du CHU Bordeaux. Ensemble, ils ont décrypté pour nous les pièges à éviter. Et c’est au bois du Bourghail de Pessac qu’ils ont pu réaliser un test grandeur nature.

Un champignon s’examine sous toutes ses coutures, il se flaire, il peut même se gouter mais en recrachant. Car l’intoxication ne se fait que par ingestion. « Le tableau le plus caractéristique quand même c’est au départ des signes digestifs », explique Magali Labadi. « Cela commence comme cela et alors après on a selon la nature du champignon des troubles qui s’aggravent avec pour certains des attaques hépatiques, le fois, et pour d’autres des atteintes rénales qui peuvent également aboutir au décès ».

Ne ramenez chez vous que les champignons dont vous êtes sûrs

De nombreux ouvrages existent sur les champignons. Parfois petits, ils se glissent facilement dans la poche d’un imperméable durant la cueillette. Ils sont évidemment une source d’information mais pour Jacques Boyer « pas besoin d’amener un bouquin dans ces forêts ». Pour le mycologue, « le principe de base, c’est de ne récolter que ce que vous connaissez parfaitement ». Le Centre anti-poison du CHU de Bordeaux traite entre 600 et 800 cas d’intoxication par an.

 

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