Abdourahmane Ridouane, président de la mosquée de Pessac, était jugé ce 13 janvier pour "apologie du terrorisme", devant le tribunal correctionnel de Meaux. La décision a été mise en délibéré au 10 mars.
Abdourahmane Ridouane devra encore patienter quelques semaines avant d'être fixé sur son sort. Le président de la mosquée de Pessac, dans la métropole bordelaise, comparaissait ce 13 janvier pour "apologie du terrorisme" devant le tribunal correctionnel de Meaux, en Seine-et-Marne.
Arrêté d'expulsion
L'imam de Pessac, originaire du Niger, dirige la mosquée Al Farouk. Il est dans le viseur du ministère de l'Intérieur qui lui reproche des publications de textes incitant "à la haine et à la discrimination" envers Israël et les Juifs. Ces publications sur les réseaux sociaux avaient déjà mené à la fermeture de la mosquée, en mars 2022, suspectée de diffuser une “idéologie salafiste”. La décision avait finalement été annulée par le tribunal administratif, puis le Conseil d'État.
Pour autant, après de nouvelles publications sur les réseaux sociaux, Abdourahmane Ridouane a été arrêté à son domicile le 8 août 2024, en vue d'une expulsion vers le Niger et se retrouvait sous le coup d'une Obligation de quitter le territoire Français.
Le 6 novembre, la période de légale de rétention administrative étant arrivée à son terme, il a été remis en liberté, tout en restant dans l'attente de son procès, initialement prévu pour le 4 novembre et reporté au 13 janvier.
"Menace d'une particulière gravité"
Les autorités, pointent entre autres sa perception du Hamas, "présenté comme un mouvement de résistance", et son "ancrage dans une mouvance religieuse rigoriste de l'Islam". Abdourahmane Ridouane était décrit comme "une menace d'une particulière gravité" par l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
"Je ne suis coupable d'aucune violation du droit français, je n'ai mis en aucun moment la sécurité nationale. Je mène un combat pour l'égalité, à la lumière des droits que garantie la constitution française, c'est-à-dire avoir cette opinion même si elle déplait au pouvoir", rétorquait, en mai 2024, le président de la mosquée de Pessac, auprès de France 3 Aquitaine.
Selon ce dernier, ce sont ses positions critiques à l'encontre de la politique internationale française et ses propos critiquant "l'inaction dans le conflit israëlo-palestinien", qui lui ont valu de se retrouver ainsi visé.