Le maire de Bordeaux avait appelé à voter pour Emmanuel Macron et "faire barrage au Front National". Alain Juppé fera-t-il également front commun avec le futur chef de l'Etat pour les élections législatives ? La question divise ses proches en politique.
"La question qui se pose maintenant est évidemment de savoir sur quelle majorité parlementaire le nouveau président de la République pourra s'appuyer pour engager et réussir les réformes", soulignait Alain Juppé ce dimanche 7 mai, au soir de l'élection d'Emmanuel Macron à la présidentielle.
En effet, à la veille des élections législatives, les spéculations vont bon train : qui choisira-t-il à la tête du gouvernement ? Quelle sera sa composition ? Le nouveau président obtiendra-t-il une majorité parlementaire ?
Du côté de ses soutiens, l'opacité règne. Personne ne sait encore qui sera candidat dans quelle circonscription pour les élections législatives. Pourtant, comme Marik Fetouh, tous s'accordent pour dire : "Il y aura 577 candidats En Marche! [...] Les Français vont certainement donner une large majorité au président élu, c'est généralement le cas."
À Bordeaux, Alain Juppé, qui avait appelé à voter pour Emmanuel Macron pour "faire barrage contre le Front National", a maintenant deux mots d'ordre : patience et mesure. Il tempère :
"Le choix du Premier ministre est un choix qui n'appartient qu'au président de la République. Je n'ai donc pas de conseils à donner ni de commentaires à faire. Ce choix sera important".
De leur côté, les "Juppéistes" attendent des clarifications sur la position à adopter. Sont-ils, oui ou non, "Macron-compatibles" pour les élections législatives ? L'adjointe au maire Alexandra Siari (LR) confie : "Pour l'instant, on est quand même vraiment dans le flou."[Ce choix] permettra de voir si la volonté tant de fois affirmée de monsieur Macron de renouveler la vie politique se concrétise. Mais attendons calmement, il y a beaucoup d'agitation.
Pour d'autres, comme Jean-Louis David (LR) adjoint au maire de Bordeaux, le choix est déjà fait : "Je ne me situe pas dans une opposition systématique à un président de la République pour lequel je viens de voter".
Si le nom du Premier ministre pourrait être donné lundi 15 mai, la liste des candidats aux élections législatives doit être déposée quant à elle avant ce jeudi 18 mai.
► Revoir le reportage de Serge Guynier et Jean-Michel Litvine :