Bordeaux : manifestation des agriculteurs contre les nouvelles mesures imposées sans alternative

Environ 500 agriculteurs étaient présents à Bordeaux ce 17 février 2023, selon les organisateurs. Venus de toute la région, ils dénoncent l'augmentation des contraintes qui leur sont imposées, "sans alternative". Un ras-le-bol renforcé en Nouvelle-Aquitaine par la volonté de la région de se séparer des pesticides à horizon 2030.

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"Aujourd’hui, l’État français cherche à liquider l’agriculture par tous les moyens et on ne compte pas se laisser faire !" Le président de la Fnsea Nouvelle-Aquitaine, Cédric Tranquard, ne cache pas sa colère. À l’appel de son syndicat et des Jeunes Agriculteurs, une trentaine de tracteurs et 500 manifestants, selon les organisateurs, se sont donné rendez-vous place des Quinconces, au matin du 17 février 2023. Et ce, quelques semaines après la mobilisation des viticulteurs. Ils dénoncent des règles trop strictes sans que leur soit proposé d’alternatives avec, dans le viseur, la feuille de route de la région Nouvelle-Aquitaine sur la transition écologique.

"On est un petit peu désespérés"

"Dans la région, il y a énormément d’agriculteurs, mais on a tous des sujets communs : les charges qui pèsent sur nous, la transposition réglementaire au niveau national et régional maintenant et l’augmentation du coût de production en lien avec la crise énergétique", résume le président des Jeunes Agriculteurs de Nouvelle-Aquitaine, Gaëtan Bodin. Ce dernier pointe avant tout le revenu des agriculteurs provoqué en partie par la hausse des coûts de production à la suite de la crise énergétique. Mais pas seulement : "Il y a aussi les prix de vente. Nos produits ne sont pas rémunérés à leur juste valeur !"

Depuis la Corrèze, la Creuse, les Deux-Sèvres, la Dordogne et la Gironde, tous ont fait le déplacement pour manifester leur mécontentement. Au-delà des problématiques nationales, ils pointent un zèle de la Région Nouvelle-Aquitaine et de son président Alain Rousset avec la mise en place de la feuille de route Néo Terra. Celle-ci vise à interdire totalement les produits pesticides de synthèse d'ici 2030. "C’est une inquiétude, même si on est très peu concerné en Nouvelle-Aquitaine par les néonicotinoïdes", avoue Clément Courteix, membre des Jeunes Agriculteurs de Dordogne.

"Pas d’interdiction sans solution"

Pour Gaëtan Bodin, du fait de ces interdictions, les agriculteurs se retrouvent dans l’impasse. "Nous, on n'est pas forcément contre si c’est pour améliorer les pratiques des agriculteurs, notre environnement et nos produits, assure-t-il. Mais cela ne peut pas se faire sans solution." Selon eux, la seule alternative proposée est une indemnisation "pour ne plus produire". "On veut continuer à produire et avoir les outils pour, comme nos voisins européens", revendique Clément Courteix.

Selon Cédric Tranquard, cette situation relève de l’incohérence. "On nous demande la souveraineté alimentaire et on s’aperçoit qu’avec tout ce qu’ils nous interdisent, il n’est bientôt plus possible de s’auto-suffire en France, alerte-t-il. On importe presque 60 % des fruits et légumes parce qu’on n’a plus la capacité de produire." Le président de la Fnsea de Nouvelle-Aquitaine dénonce notamment l’interdiction de produits autorisés dans les pays d’où la France importe.

Pourtant, les directives sur l’interdiction des produits phytosanitaires proviennent de l’Union européenne. Mais Clément Courteix le garanti, selon lui, il s’agit d’un choix de la France : "Même si ce sont des décisions européennes, il reste, au niveau des États, la possibilité d’accorder des dérogations pour pouvoir continuer d’utiliser ces produits-là tant qu’il n’y a pas d’alternatives solides."

En novembre dernier, Alain Rousset qui souhaite accélérer le passage au bio dans la région, a accordé une aide de 16 millions d’euros pour l’agriculture biologique. Ce qui ne satisfait pas les agriculteurs présents à Bordeaux ce 17 février, à une semaine du début du Salon de l'Agriculture. 

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