Plus maniable, facile à garer, en version électrique... comment le vélo cargo a conquis les rues de Bordeaux

À Bordeaux, le vélo cargo ne cesse de faire de nouveaux adeptes. Désormais en version électrique, il séduit les familles, mais aussi les professionnels.

Deux roues, un guidon… et de quoi transporter des charges lourdes. Pour définir un vélo cargo, rien de bien compliqué. À l’avant ou à l’arrière, dans ces caissons ou ces carrioles, les amoureux de la petite reine transportent enfants et courses de la semaine. 

Reconnaissables, ils ont envahi les parvis des écoles, les parkings des entreprises et même ceux des supermarchés. Dans le centre-ville de Bordeaux, le cargo semble devenu l'alternative phare à la voiture.

140 ans d'histoire

Créé il y a 140 ans, le vélo cargo se décline aujourd’hui en version électrique. À Bordeaux, l’entreprise Jean Fourche fabrique une nouvelle génération de vélo cargo. “On se rend compte que beaucoup de familles utilisent des cargos pour un seul trajet par jour et doivent ensuite se trimballer avec un vélo très lourd, compliqué à manipuler”, explique Benoît Maurin, fondateur de Jean Fourche. 

Sur leur vélo, pas de caisson, mais un plateau, pouvant charger jusqu’à 15 kg à l’avant, fixé pour éviter de tourner avec le guidon lors des virages. À l’arrière, les utilisateurs peuvent y ajouter jusqu’à 35 kg.

Coupe-file

À Bordeaux, près de 100 000 cyclistes arpentent les rues quotidiennement. De quoi remplir les carnets de commandes de la reine Cargo, un tiers-lieu bordelais spécialisé dans la réparation de vélos. “Les cargos sont plus lourds et généralement, il y a un moteur dans le pédalier qui ajoute de la puissance. Mais les transmissions restent classiques et souffrent généralement beaucoup plus que sur des vélos classiques”, précise Thomas Larue, co-fondateur de la Reine Cargo.

Nouvel accessoire des familles, le cargo devient aussi un incontournable des professionnels qui travaillent dans les centres-villes, souvent embouteillés et difficilement accessibles en véhicule. La Poste l’a d’ailleurs bien compris. Elle utilise déjà une dizaine de vélos dans la métropole pour livrer ses colis.

Jules Haverlan a troqué le volant pour un guidon, il y a plus d’un an. Dans son caisson, jusqu’à 150 kg de colis sont distribués. “On se faufile partout, on a accès aux voies piétonnes dans l’hyper-centre de Bordeaux et on est moins sujets aux travaux qu’on peut contourner”, liste le salarié de La Poste.

Dernier kilomètre écologique

L’agence postale a d’ailleurs signé une convention avec Vuf Bikes, leader de la fabrication de cargos à destination des professionnels. L'antenne bordelaise recevra 50 autres vélos cargos d’ici à 2025, sur une commande totale de 1 000 vélos. Outre la maniabilité, La Poste vise aussi l’argument écologique. “Ces flux de marchandise, c’est 35 à 45 % des émissions de CO2. Notre ambition, c’est de travailler sur 350 villes au niveau européen pour avoir, d’ici à 2025, 100 % de la distribution du dernier kilomètre en mode propre”, explique Yvonnick Lemonnier, délégué territorial de La poste en charge de la logistique urbaine.

Et ils ne sont pas les seuls. Dans leur entrepôt situé près de l’aéroport de Mérignac, Vuf Bikes tourne à plein régime. En deux ans, leur chiffre d'affaires a été multiplié par neuf. “Nous avons des sociétés qui livrent pour de l'e-commerce, des livraisons de plateaux repas, des collectes de déchets… Tous les professionnels qui opèrent leur activité en centre-ville peuvent s’en équiper”, résume Thomas Chenut, le fondateur de l’entreprise bordelaise.

Pour les professionnels, le coût de l’investissement est aussi attractif. En moyenne, comptez 2000 € pour un vélo cargo.

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