Ses concerts de Grenoble, Lille ou Dijon ont été annulés en raison de ses textes racistes, sexistes et homophobes. À Bordeaux, la préfecture de la Gironde n'a pas décidé d'interdire le concert du rappeur Millésime K, malgré de vives réactions des politiques. Le concert a eu lieu finalement devant un public confidentiel, dans une salle des fêtes à l'est de la métropole.
Il s'est finalement produit ce samedi 22 avril devant une poignée de spectateurs dans la salle des fêtes de Fargues-Saint-Hilaire, commune du vignoble, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Bordeaux. Il a loué la salle des fêtes pour l'occasion, sans afficher la couleur ou la nature de son concert à la mairie.
Le rappeur, qui entretient des liens très forts avec l'extrême droite, n'était pas le bienvenu sur Bordeaux, comme annoncé au départ. L'événement a fait réagir les élus communistes et écologistes de la ville.
Dès mardi 18 avril, la mairie a fait part de ses inquiétudes de la tenue de l'événement auprès de la préfecture. Malgré cela, elle a confirmé, ce samedi 22 avril, que l'événement n'était pas annulé. Pierre Hurmic, maire écologique de Bordeaux, n'a pas commenté la décision de la préfecture.
"L'extrême droite n'a pas sa place à Bordeaux"
Plus tôt dans la semaine, un collectif de "Citoyennes et citoyens bordelais" a écrit un courrier aux élus de la ville. Selon nos confrères de Rue 89 Bordeaux, ils invitent la mairie à prendre une "décision officielle" sur la tenue, ou non, du concert du rappeur. "Nous espérons par ce biais que vous rappellerez que la ville de Bordeaux s’oppose aux discours racistes, sexistes et homophobes, au nom des principes d’humanisme et de solidarité qu’elle défend", peut-on également lire.
Olivier Escots, adjoint communiste à la mairie de Bordeaux, s'est exprimé dans un post Facebook. "L'extrême droite n'a pas sa place à Bordeaux, ni sur scène, ni ailleurs. Toutes les dispositions doivent être prises pour que le concert annoncé d'un rappeur propageant les idées de haine, racistes, sexistes, homophobes, soit annulé".
Ne pas surréagir pour ne pas trop faire buzzer le rappeur
Le groupe "Ensemble pour l’écologie et les solidarités" s'est également exprimé : "Intolérables sont les paroles des chansons de ce rappeur militant : racistes, misogynes, lgbtphobes, et profondément haineuses. Inacceptable est la méthode : instrumentaliser les souffrances des classes populaires et rechercher le buzz pour servir une demi-pensée nauséabonde". En ajoutant que "l'extrême droite ne doit pas s'installer dans le paysage".
"Les idées de l’extrême droite ne sont pas les bienvenues à Bordeaux, terre de tolérance et de modération", a commenté Pierre Hurmic, ce vendredi 21 avril. La mairie n'a pas souhaité surréagir pour ne pas faire trop de pub au rappeur.
À son habitude, Anthony de son prénom, n'indique pas à l'avance le lieu précis de son concert. Les spectateurs sont prévenus peu de temps avant.
À Grenoble, le concert du 10 mars annulé
Vendredi 21 avril, le rappeur était attendu à Toulouse. La Fédération du Parti Socialiste de Haute-Garonne avait demandé l'annulation du concert. Un appel à manifester avait également été lancé sur les réseaux sociaux.
"Millésime K n’est pas le bienvenu à Toulouse et en Haute-Garonne", a déclaré Sébastien Vincini, président du département. "Ses textes multiplient les appels à la haine et à la violence et diffusent des idées racistes, sexistes, homophobes et transphobes. Non à l’extrême droite dans nos salles de concert !", a-t-il ajouté dans un tweet.
Le concert du 10 mars dernier, prévu à Grenoble, avait été annulé sous la pression d'associations antifascistes et syndicats.