Ce mardi 30 juillet, les Girondins de Bordeaux ont rendez-vous devant le tribunal de commerce. Celui-ci doit décider de l'avenir du club qui a demandé un redressement judiciaire, mais pourrait bien se retrouver confronté à une liquidation.
Ils avaient donné rendez-vous à midi, devant le tribunal de commerce. "Venez nombreux", demandaient les supporters du club, désireux de marquer leur soutien à leur club menacé d'une liquidation judiciaire. Dans le même temps, ils appelaient au départ de Gérard Lopez, le décrié président des Girondins de Bordeaux.
Des supporters venus en nombre
Ils étaient plusieurs centaines, à la mi-journée, revêtus du maillot marine et blanc, à affronter le soleil de plomb sur la très minérale place de la Bourse.
"Ce club représente un patrimoine qui s'est transmis et se transmet de générations en générations. Les financiers et hommes d'affaires viennent dans le football pour faire du bénéfice. Le foot, ils n'en ont rien à faire", déplore Nicolas Pietrelli, supporter et responsable du média Web Girondins.
La seule chose qu'ils ne peuvent pas prendre, c'est ce patrimoine immatériel. Ce lien qui unit tous les supporters ne s'achète pas.
Nicolas PietrelliSupporter et responsable du média Web Girondins
Liquidation ou redressement ? A quelques heures de la décision, les avis sont partagés. Nicolas Pietrelli espère que le club sera en redressement et les quelque 300 emplois induits préservés. "Moi, je veux la liquidation, comme ça Lopez est obligé de lâcher le club. Il faudrait repartir de zéro avec un acheteur derrière", estime de son côté Saïd Zaidi, même s'il reconnait que "ça fait mal au cœur à nous, les anciens qui avons connu Bordeaux au plus haut niveau".
L'espoir du redressement judiciaire
Gérard Lopez ne sera pas présent ce mardi devant le tribunal de commerce qui doit statuer sur l'avenir du club. Victime de menaces de mort, le président interviendra via la visioconférence.
L'heure est grave. Le 26 juillet, le président a annoncé renoncer au statut professionnel du club. Une décision contestée, qualifiée "d'unilatérale", qui entraine à la fois la perte de ses joueurs et de son centre de formation.
Ce mardi, c'est au tribunal de commerce de se prononcer sur le club, endetté à hauteur de 90 millions d'euros, incapable de financer son fonctionnement quotidien. Les Girondins entendent désormais demander un placement en redressement judiciaire, qui, s'il est validé, permettra au club de renégocier ses dettes sur une durée ne pouvant dépasser dix-huit mois. Pendant ce laps de temps, le salaire des employés et le règlement des charges devront être garantis.
Si Gérard Lopez ne se trouvait pas en mesure d'apporter des garanties suffisantes sur ces questions, le tribunal pourrait bien prononcer la liquidation judiciaire, et signerait la fin d'une histoire, née en 1881. La décision devrait être connue en fin de journée ce 30 juillet.