"Une remise de 30 à 40 euros". La SNCF annonce un geste commercial après les grosses perturbations de la fin 2023

C’est un geste inédit. La SNCF a annoncé "rembourser" les abonnés de onze lignes de TER de Nouvelle-Aquitaine après les grèves et tempêtes qui ont particulièrement perturbé le réseau, fin 2023. Mais les abonnés ne seront pas tous remboursés de la même manière.

Novembre 2023. Les tempêtes balaient successivement le Sud-Ouest, éprouvant et brisant, parfois, les arbres qui longent les lignes de TER qui sillonnent la région. À cette même période, les grèves des personnels de bords s’enchaînent pour réclamer plus de moyens et de meilleures conditions de salaires. Résultat : le taux de régularité des trains régionaux a chuté à 85 %, soit six points en deçà des seuils imposés par la région, qui finance partiellement le réseau ferroviaire.

De 30 à 50 % de remboursement

Face à la colère des usagers et du Conseil régional qui menaçait de suspendre ses paiements si aucune amélioration n’était constatée, la SNCF a consenti, pour la première fois, à un geste commercial. “C’est une très bonne chose pour les usagers, car cela concerne de nombreuses lignes, et pas seulement celles de l’étoile ferroviaire bordelaise”, précise Christian Broucaret, le président de la FNAUT (Fédération nationale des associations d’usagers des transports) de Nouvelle-Aquitaine. 

Les abonnés de onze lignes des 32 qui composent le réseau, peuvent réclamer un remboursement partiel. Pour ceux qui ont opté pour la formule annuelle, il s’agit d’une réduction de 50 % sur leur mensualité d’avril. 

C’est une remise de l’ordre de 30 à 40 euros en moyenne, selon les lignes.

Christian Broucaret,

président de la FNAUT Nouvelle-Aquitaine

Pour les abonnés mensuels, la SNCF propose un bon d’achat numérique d’une valeur équivalente à 30 % des tarifs pratiqués en novembre 2023. Une subtilité donc pour ces usagers. En janvier, huit régions ont saisi le Conseil d'État après l’annonce d’une hausse des dispositions tarifaires, qui pourraient se reporter, entre autres, sur les tarifs des abonnements. 

Bien, mais insuffisant

Du côté des usagers, le sourire n'est pas complètement revenu. "C'est super ce remboursement, mais les montants sont bien trop faibles. Quand on calcule les dépenses engendrées par ces perturbations, l'écart est immense", regrette Frédérique Couvidou, présidente de l'association Mobilité Parempuyre Médoc, qui milite pour les usagers de la ligne 42.

Ce n'est pas possible de négliger ainsi ses usagers.

Frédérique Couvidou

Présidente de Mobilité Parempuyre Médoc

Autre point de tension, la distinction entre les abonnés. "Il ne s'agit que des abonnés Modalis. Ceux qui ont opté, en novembre dernier, pour les abonnements TBM+Train ne sont pas concernés, alors même qu'ils prennent des lignes concernées", explique Frédérique Couvidou, qui envisage de faire une réclamation auprès de Kéolis, qui gère les transports en commun de la métropole bordelaise.

Pour les associations d'usagers, le combat n'est donc pas encore terminé. "Lors du prochain comité de ligne, nous allons demander à rehausser ces montants et à revoir également les critères d'obtention du remboursement", détaille la présidente de Mobilité Parempuyre Médoc.

Dans le viseur, l'obligation de détenir un abonnement en avril prochain, date du remboursement. "Beaucoup d'usagers n'ont pas renouvelé leur abonnement après avoir vécu ces quatre mois catastrophiques. Ils ne seront donc pas remboursés alors même qu'ils sont touchés comme les autres", rappelle Frédérique Couvidou.

Rien pour les usagers ponctuels

Ce geste commercial du service ferroviaire est en réalité le résultat de plusieurs mois de négociation entre les associations, la Région ainsi que la SNCF. “Quand les trains accumulent trop de retards, la SNCF verse des pénalités à la Région. Nous avons expliqué qu’il serait judicieux que cela tombe dans la poche des bons clients”, précise Christian Broucaret.

Pour les usagers ponctuels, qui achètent leur billet de train à l’unité, aucune compensation n’est en revanche annoncée. “C’est très difficile d’évaluer le préjudice pour ces voyageurs plus isolés”, concède le président de la FNAUT de Nouvelle-Aquitaine.

Aujourd’hui, la situation du réseau semble revenir à la normale. “La situation s’est améliorée. Il y a une meilleure régularité et moins de grèves”, indique Christian Broucaret. Au total, l’opération devrait concerner environ 3 000 abonnés mensuels et annuels. Le montant estimé pourrait être évalué à près de 150 000 euros.

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