Pour la Saint-Nicolas, le 6 décembre, Matignon a perdu quelques jolies friandises, en vendant 10% de sa cave. La vente a rapporté plus de 173 000 euros.
La vente aux enchères de 1.400 bouteilles de la cave de Matignon vendredi a rapporté 173.488 euros, avec notamment une bouteille de Romanée-Conti 2004 achetée par un Chinois à 10.500 euros.
Parmi les grands crus classés bordelais, un lot de douze bouteilles de Mouton-Rothschild 2000 a lui été adjugé à 14.870 euros, par ordre d'achat, également pour le marché asiatique, a précisé l'Hôtel Drouot.
La vente a rapporté plus que l'estimation initiale de 100 000 euros faite par la Maison Cornette de Saint-Cirq avec 173 488 euros exactement, toutefois la somme pharaonique de 720 000 euros obtenus en mai par la vente de 1200 bouteilles du Palais de l'Elysée n'a pas été atteinte, loin de là.
Le chef de cave Claude Buzet, en poste depuis 25 ans, avait expliqué que les "vins étaient devenus trop chers pour être mis sur les tables". Le responsable de la cave de Matignon a reconnu avoir par ailleurs un budget en baisse, comme ses collègues dans d'autres caves de la République.
Toutefois ces ventes ne sont pas exemptes de critiques. Thierry Desseauve, co-auteur du guide sur le vin Bettane et Desseauve, la vente est "la caricature des actions de com'", avec "un message simple : on se serre la ceinture comme les Français". Mais pour lui, le message de la vente est surtout : "Ces vins, on s'en fiche". Or "on devrait être fier de ces locomotives que sont les premiers crus, ces bouteilles magiques, (...) les montrer quand on reçoit un chef d'Etat, comme des objets de collection". Et de terminer ainsi "Matignon et l'Elysée devraient être une vitrine de l'excellence française". Ca c'est dit !