L'Assemblée nationale poursuit l'examen en deuxième lecture du projet de loi sur l'agriculture. Parmi le millier d'amendements en discussion, celui prévoyant de restreindre l'épandage des pesticides près des écoles sera discuté jeudi. Un texte essentiel pour les viticulteurs du Bordelais.
A la suite d'un amendement gouvernemental voté en commission, le projet de loi subordonne l'épandage des pesticides près des lieux sensibles "à la mise en place de mesures de protection" telles que des haies ou des horaires adaptés.
Lorsque de telles mesures ne peuvent pas être mises en place, "l'autorité administrative détermine une distance minimale adaptée en deçà de laquelle il est interdit d'utiliser ces produits à proximité de ces lieux". L'interdiction n'est donc pas généralisée mais étudiée au cas par cas comme le précise Germinal Peiro, le rapporteur du projet.
Cette disposition est en deçà des revendications de l'association Génération futures, qui, pétition de 120.000 signataires à l'appui, réclame l'interdiction de l'épandage à proximité de toute habitation.
Mais elle est à l'inverse qualifiée de "simpliste" par l'UMP, qui relaie les critiques de la FNSEA, syndicat majoritaire des exploitants agricoles.
"Il ne se passe pas un mois sans qu'une étude ne montre le lien entre les pesticides et la santé humaine", a répondu le rapporteur du texte, le socialiste Germinal Peiro.
On se souvient de l'intoxication de 23 élèves et de leur enseignante à Villeneuve-en-Blayais après le traitement des vignes jouxtant l'école le 5 mai dernier.
A la suite de cet incident, le préfet de Gironde avait pris un arrêté le 23 juin. Il interdit l'épandage de produits phytosanitaires à moins de 50 mètres des établissements scolaires lorsque les élèves sont à l'extérieur. 164 écoles sont concernées.
Le sujet est sensible dans le bordelais où les vignes cernent les habitations dans certaines communes et où l'économie locale ne repose que sur le vin. Certains habitants vont jusqu'à remettre en cause la dangerosité des pesticides.