Le plan qu'ils ont signé prévoit de diminuer les produits chimiques de 25% en 2020 et de 50% en 2050. Il prévoit aussi de renforcer la recherche appliquée autour de solutions alternatives.
"A un moment donné il faudra sortir des pesticides" a déclaré le président de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, lors du lancement du plan, mercredi, où représentants des viticulteurs, de la chambre d'agriculture, et de la préfecture étaient présents. "C'est une obligation économique" at-il ajouté, "car les traitements coûtent cher" mais c'est aussi "une obligation écologique et humaine car on sait les dégâts que cela peut engendrer".
La Nouvelle Aquitaine s'est donc engagée à accompagner cette "sortie" du tout pesticide dans une région qui compte 13 000 exploitations viticoles implantées sur 9% de la surface agricole totale.
Alain Rousset n'a cependant livré aucun chiffre. "On sélectionnera les projets et on les accompagnera", a t-il simplement dit.
Du côté de l'interprofession, le président Bernard Farges, a affirmé que "la diminution forte, voir même l'arrêt des pesticides, c'est un objectif".
"Les marges de manoeuvre sont importantes", a t-il reconnu, "la recherche sur les cépages résistants" aux maladies de la vigne "j'y crois beaucoup même si cela mettra un peu de temps". Et, répondant aux associations de défense de l'environnement, il a voulu rester prudent en déclarant : "nous ne pouvons pas répondre à ceux qui demandent l'arrêt immédiat des pesticides".
Ce plan est articulé autour de quatre axes prioritaires :
- la surveillance de l'évolution des pratiques et l'exposition des populations aux pesticides
- la généralisation des bonnes pratiques
- l'accompagnement des mutations techniques dans l'agro-équipement
- l'accompagnement de la recherche appliquée et fondamentale de solutions alternatives
Destiné en premier lieu au vignoble bordelais, il devrait être déployé , dans un deuxième temps, sur les autres vignobles de la région : Cognac, Buzet, Marmandais, Jurançon ... ainsi qu'aux cultures arboricoles du Limousin.
L'idée première est de croiser les expériences entre viticulteurs, notamment en s'appuyant sur ceux qui ont déjà réduit l'usage des pesticides, et sur les pratiques des viticulteurs bio.
Puis sera développée la recherche sur le machinisme agricole, avec des pulvérisateurs limitant la dispersion des produits, et sur de nouveaux produits de traitement naturels.