"Il faudrait dire à certains, qu'au lieu de foutre le bordel, de voir s'il n'y a pas des postes là-bas", déclarait Emmanuel Macron à Egletons le 4 octobre 2017 à propos des GM&S. Là-bas, c'est Ussel en Corrèze, où une fonderie recherche des salariés. Nous avons testé le trajet La Souterraine-Ussel.
"Il faudrait dire à certains, qu'au lieu de foutre le bordel, de voir s'il n'y a pas des postes là-bas"
Prononcée lors d'une conversation avec le président de la région Alain Rousset en déplacement officiel à Egletons, la phrase d'Emmanuel Macron a beaucoup fait réagir sur la forme. La presse nationale, par exemple, a souhaité interroger le Président sur l'emploi de ce terme de "bordel" lors de son interview sur TF1 le 15 octobre 2017. Une formulation assumée par le chef de l'Etat.
Durant son interview télévisée du 15 octobre 2017 sur TF1, le président est revenu sur le "bordelgate"
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©TF1
AU-DELA DU "BORDEL", UNE MECONNAISSANCE DU TERRITOIRE ?
Lors de cette même visite à Egletons, sur la scène de la table ronde consacrée aux travaux publics, Emmanuel Macron est revenu sur cette proposition qui concerne le dossier GM&S : "J'en parlais d'ailleurs avec le président de la région, d'une situation à quelques kilomètres d'ici, d'une entreprise à Ussel où il y a des offres d'emplois et il y aurait même des emplois pour celles et ceux qui viennent de perdre leur emploi à GM&S. La bonne politique, ce n'est pas de savoir s'il faut payer X ou Y de supra-légales, c'est de tout faire pour qu'ils soient formés, pour qu'ils puissent trouver des emplois chez Constellium".
Emmanuel Macron fait ici référence à la fonderie Constellium à Ussel qui cherche à embaucher 30 salariés. Une commune qui se situe à 145 kilomètres de La Souterraine via le plateau de Millevaches soit 2 heures de route. Un trajet que Marielle Camp et Nicolas Chigot ont testé le 16 octobre 2017.
145 kms, 2h de route, notre équipe a testé le trajet La Souterraine-Ussel le 16 octobre 2017
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©F3 Limousin
ET MAINTENANT, UNE REUNION A L'ELYSEE
Cinq jours après ce fameux "bordelgate", le député LREM de la Creuse Jean-Baptiste Moreau annonçait qu'une "une réunion de travail" serait organisée avec le directeur de cabinet de l'Élysée et le Président de la République lui-même. Destinée à "avancer concrètement sur l'accompagnement des salariés de GM&S licenciés mais aussi sur la revitalisation de l'ensemble du département", elle aura lieu le 17 octobre 2017 à 9h30.
Nous rencontrons demain @EmmanuelMacron avec de nombreux élus creusois pour travailler sur le dossier #GMS et l'avenir de notre département pic.twitter.com/upFaWklzWf
— Jean-Baptiste Moreau (@moreaujb23) 16 octobre 2017
Outre le député macroniste, une vingtaine d'élus doit y participer : les 7 présidents des communautés de communes creusoises, ainsi que des maires de divers bords politiques et le conseiller régional creusois Eric Corréia (PS). L'ordre du jour annoncé est chargé :
- la situation des 157 salariés licenciés de GM&S (quel accompagnement par la Région et par l'Etat ?)
- l'accessibilité du département (POLT)
- la situation de la Creuse Grand Sud
Lors de l'annonce de cette réunion, Jean-Baptiste Moreau avait précisé qu'il souhaitait "que la Creuse ne soit plus seulement une terre de contestation et de pleurnicherie mais un exemple de ce qui peut se faire de mieux dans nos territoires ruraux", et qu'étaient invités à cette réunion "tous les élus qui souhaitent la réussite de notre département et qui ne sont pas uniquement dans la démagogie et la politique politicienne".
Une pierre dans le jardin des nombreux élus creusois (dont l'ancien député PS Michel Vergnier et le maire de La Souterraine Jean-François Mugay) qui, après avoir été gazés par les gendarmes mobiles à Egletons ont organisé une riposte.
Les représentants des salariés, eux, ne seront pas représentés et pourraient bien s'inviter comme ils le laissent entendre sur les réseaux sociaux.
Et pour ce qui concerne les mesures d'accompagnement pour les GMS#ilfautquonsinvite!
— Vincent Labrousse (@vinclabrousse) 15 octobre 2017