Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti s'est rendu aux cérémonies de commémoration du massacre d'Oradour-sur-Glane, ce vendredi 10 juin. A près de 97 ans, le dernier survivant, Robert Hébras, s'apprête à transmettre le flambeau du devoir de mémoire.
La rumeur annonçait Emmanuel Macron à Oradour-sur-Glane, une présence présidentielle qui aurait été très symbolique en ces temps de guerre en Ukraine. C'est finalement son ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui participe ce 10 juin aux 78e commémorations du massacre d'Oradour-sur-Glane.
Le ministre, qui doit se rendre ce vendredi soir en Corrèze pour soutenir Nicolas Brousse, candidat aux législatives sur la 2e circonscription, a donc planifié ce petit détour en Haute-Vienne.
Eric Dupond-Moretti n'a pas manqué de signer le livre d'or des personnalités qui visitent le village martyr. Voici le message qu'il y a laissé : "Il y a 78 ans, Oradour-sur-Glane a connu la barbarie. Aujourd'hui, Oradour se tient debout. Symbole d'une France qui, malgré les pires épreuves, se relève et regarde l'avenir sans rien céder à l'oubli."
Les cérémonies commémoratives ont commencé en début d'après-midi par une messe dans la nouvelle église. Le cortège de personnalités a ensuite traversé le village martyr jusqu'au monument aux morts puis à l'ancienne église, moment toujours très émouvant.
Une minute de silence a été observée place du Champ-de-Foire, puis un dépôt de gerbe a été effectué au tombeau des martyrs.
Le devoir de mémoire à travers les générations
A bientôt 97 ans, Robert Hébras, le dernier survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane, s'apprête à transmettre le flambeau du devoir de mémoire à sa petite-fille, Agathe Hébras, 29 ans, qui est présente à ses côtés, depuis l'an dernier, aux cérémonies de commémoration.
Je suis heureuse et honorée qu'il m'ait choisie. J'espère que je serai à la hauteur de ses attentes. Mais ce n'est ni une charge ni un poids pour moi.
Agathe Hébras
La jeune-femme, qui a vécu depuis l'enfance à Oradour-sur-Glane, avoue avoir compris seulement à l'adolescence, lors d'une visite du village martyr avec sa classe de 3e, ce que signifiait vraiment le drame d'Oradour : "En voyant mon grand-père devant la grange Laudy me raconter la fusillade, je prends Oradour en pleine face à ce moment-là, j'ai une réaction physique, et je réalise ce qu'est vraiment Oradour-sur-Glane".
Robert Hébras fait confiance à sa petite-fille pour assurer la transmission de la mémoire.