La 22e édition de l’En’duo du Limousin a démarré ce samedi 5 novembre en Creuse. Des militants écologistes ont joué les trouble-fêtes. Les organisateurs ont été contraints de stopper la course pour éviter tout accident.
Un coup de théâtre, et pourtant, tout était lancé.
Après deux ans d’absence, la course, qui reprend l’emblématique course Gilles Lalay Classic, était de retour en Limousin.
Ce samedi 5 novembre 2022, 420 motards ont pris le départ pour la 22e édition de l’En’duo d’Aubusson. Au programme, voici ce qui était prévu : près de 7 heures de compétition (de jour et de nuit) et un parcours tout terrain de 150 kilomètres à avaler le plus rapidement possible. Le tout comptant pour l’Extrême Challenge 2022.
Dès ce matin, avant le départ, l’ambiance était particulière et plutôt tendue du côté des organisateurs.
Nous ne sommes pas hors la loi, on nous autorise à faire ce sport-là (...). S’il y a un problème, ça sera du ressort des autorités et pas de la mienne.
Boris Labrousse, organisateur de l'En’duo Limousin.
Des opposants écologistes
Depuis quelques jours, des opposants au passage de cet enduro en plein cœur du Parc naturel de Millevaches, se sont manifestés pour dénoncer son impact environnemental. Et aujourd’hui, lors du passage des motos sur la commune de Gentioux-Pigerolles, une dizaine d’opposants ont bloqué la course durant une demi-heure.
Cet enduro et les enduros en général ont un bilan carbone absolument catastrophique et totalement inutile.
Jean-Paul Gaulier, opposant à l'organisation de l'En’duo
Les gendarmes étaient sur place et la course a finalement été déviée. Cette intervention n’aura pas d’incidence sur les résultats finaux puisque les organisateurs avaient annoncé qu’ils neutraliseraient les chronos lors du passage à Gentioux.
Mais, fait plus grave, les organisateurs ont relevé que de nombreux panneaux, signalant la direction de la course, ont été retirés. Ce qui n’a pas manqué de désorienter certains motards. Les organisateurs parlent ce soir de sabotage.
Vers 19 heures, ils ont été contraints de stopper l'épreuve. Bori Labrousse, l'organisateurs, explique : "J'ai des pilotes qui sont perdus dans les bois en panne d'essence. J'ai des pilotes qui ont failli se rentrer dedans à cause du défléchage. Ce soir, je prie pour qu'il n'y ait pas un drame."
Le public bien présent
En dépit de ces perturbations, la compétition a fait le plein de spectateurs. Plusieurs centaines étaient présents dans les côtes parfois impressionnantes du Plateau pour encourager les coureurs : "Faut tout aimer : la poussière, les bécanes, les pilotes, faut tout soutenir !", déclare l'un d'eux. Les plus téméraires n'ont pas manqué d'aider les motards dans les passages les plus délicats.
Parmi les concurrents particulièrement suivis, le Creusois Léo Joyon (licencié au moto club d’Ahun) qui est devenu champion d’Europe d’enduro par équipe depuis la semaine dernière, faisait partie des favoris.