La seule pomme française à bénéficier d'une appellation d'origine protégée est Limousine. Un gage de qualité sur le territoire national qui lui permet de se distinguer de ses concurrentes. La récolte 2022 vient de débuter, avec des volumes en baisse, comme les deux années précédentes.

Le début de ce mois de septembre marque la période des récoltes pour la pomme du Limousin. Une pomme bien spécifique qui se distingue sur le marché français comme étant la seule a bénéficier du statut d’appellation d'origine protégée ( AOP)

Avec 17,7% de part de marché en volume, la pomme est le premier fruit consommé en France. En plus d'être produite sur le territoire national, elle bénéficie d'une très longue conservation ce qui permet d'en consommer toute l'année, de quoi expliquer aussi sa popularité.

De grand producteurs existent sur l'ensemble de la France, comme en Normandie. Bien loin de rivaliser au niveau des volumes récoltés, la pomme du Limousin arrive tout de même à se faire une place de choix grâce à sa qualité et son goût bien spécifique. 

Les premiers pas vers une appellation labellisée 

La pomme "golden délicious" est cultivée dans le Limousin depuis les années 1950.  Dès les années 1990, les premières démarches ont été effectuées pour lui faire bénéficier d'une appellation d'origine contrôlée AOC, label qu'elle obtient en 2005.

Enfin en 2007, elle décroche l’appellation d'origine protégée (AOP) qui lui permet, cette fois, une reconnaissance de ce statut au niveau Européen. Aujourd'hui, Laurent Rougerie, président du syndicat de défense de la pomme du Limousin,  indique que "90 % des vergers sont dans l’appellation". 

La pomme du Limousin en chiffres 

  • 180 pomiculteurs et 2300 hectare cultivés
  • 80 000 tonnes de pommes produites les meilleures années
  • 3 000 à 4 000 saisonniers mobilisés dont 80 % de mains d'oeuvre étrangère

 

Une aire géographique qui regroupe une centaine de communes 

Pour qu'une pomme Limousine puissent bénéficier de cette fameuse appellation, nombre de critères doivent être réunis, tous listés dans un cahier des charges. L'aire géographique et les tests de goûts sont les deux facteurs principaux à l'attribution de ce label. 

L'aire géographique délimitée se trouve à cheval sur quatre départements : La Dordogne, la Haute-Vienne, la Corrèze et la Creuse.

Dans le Limousin, la Corrèze est largement en tête au niveau de la quantité produite avec 30 000 tonnes en temps de production optimale, suivie de la Haute-Vienne avec 12 000 tonnes et, bien loin derrière, la Creuse avec 1 000 tonnes environ. Pour bénéficier de l’appellation, les pommes doivent être produites mais également conditionnées sur place. Ces espaces doivent forcément se situer entre 300 mètres et 500 mètres d'altitude. Enfin, le sol doit être cristallin. 

Une fois ces facteurs géographiques et géologiques regroupés, la pomme va également subir un test de goût où trois critères vont être mesurés : la fermeté, la sucrosité et l'acidité de la pomme. Une fois évaluée, la pomme est notée et ne pourra bénéficier de l'AOP que si elle obtient la note minimale de 5/10. 

Un label surtout surtout reconnu sur le territoire Français 

Si en France ce label est gage de qualité, avec des consommateurs " français devenus très exigeants,  dans d'autres pays, ça l'est beaucoup moins", selon Laurent Rougerie. 60 % de la production de la pomme du Limousin est commercialisée sur le territoire français, le reste part à l'export, essentiellement sur le continent européen en Espagne tout d'abord, puis dans quelques pays d'Europe du Nord (Allemagne, Belgique, Pays-Bas). 

Une transition Bio au ralenti

Après avoir constaté l'installation et la transition d’environ 10 % des producteurs de pommes du Limousin en Bio, ce marché est ralenti.

 "Aujourd'hui les verger qui se sont converti, de l'ordre de 10 %, sont toujours là et continuent à produire mais on a une grosse difficulté pour la mise en marché de ces pommes bio qui se retrouvent effectivement difficiles à commercialiser", explique Pierre Venteau, directeur de l'association nationale Pommes Poires

Trois années particulièrement difficiles 

Comme les deux années précédentes, les producteurs tablent cette année encore sur une baisse de 30 à 40 % des volumes produits. Les conditions climatiques, entre gelées tardives et manque d'eau, y sont pour beaucoup. 

On a perdu l'équivalant d'une récolte sur ces 3 dernières campagne !

Laurent Rougerie, président du syndicat de défense de la pomme du Limousin

Moins de pommes certes, mais de très bonne qualité tout de même, selon Pierre Venteau, directeur de l'Association nationale Pommes Poires : " Le points très positif, c'est qu'elle est d'excellente qualité, avec des calibres qui sont pour le coup tout a fait corrects et surtout gustativement très chargée en sucre avec un bon niveau d'acidité. Donc on va avoir des pommes qui vont être excellentes à croquer."

Converser des variétés anciennes

Pour pouvoir bénéficier du label AOP, la pomme doit être exclusivement de variété Golden, raison pour laquelle la plupart des producteurs se tourne vers ce type de monoculture. Cette pomme est aussi l'une des plus appréciée des français, elle se commercialise aussi plus facilement.

Face à cette emblématique Golden du Limousin, des association tentent néanmoins de sauvegarder d'autres espèces anciennes cultivées autrefois dans la région. L'association des Croqueurs de pommes défend ainsi ce patrimoine végétal riche en goût.


 

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