Changements climatiques et main d'œuvre rare : la cueillette des pommes à la peine en Dordogne

Cinquième département français producteur de pommes, la Dordogne vient de débuter la récolte. Pendant trois semaines, les pommiculteurs tentent de réunir une main-d'œuvre raréfiée pour collecter une production limitée.

Vertes ou rouges, Belchard, Fuji, Golden, Granny Smith ou Royal Gala, les variétés sont multiples... et les risques aussi. Les ravageurs tels que les pucerons ou le carpocapse font partie des problèmes récurrents, depuis plusieurs printemps, le gel tardif s'est invité dans les vergers brûlant les fleurs sur les branches et, depuis 2020, la récolte a été singulièrement compliquée par l'arrivée du Covid qui bloquait la main-d'œuvre portugaise, polonaise ou espagnole aux frontières.

Récolte faible

Autant d'épreuves que Jérôme Pinaud traverse chaque année, à  la tête de ses 73 hectares de fruitiers, à cheval sur les communes de Saint-Cyr les Champagnes (24) et Juillac (19). Cette année encore, le gel printanier pourrait avoir amputé sa production d'un volume de 30 à 50%, estime-t-il.

La récolte, un peu précoce cette année vu les conditions météo, vient de débuter et devrait s'étaler jusqu'en octobre. Et comme d'habitude ces dernières années, il peine aussi à recruter les saisonniers dont il a besoin.

Avec plus de 9 000 hectares réservés aux arbres fruitiers, la Dordogne et le Lot-et- Garonne concentrent près de 90 % du verger de Nouvelle-Aquitaine. À côté de la noix, de la prune et de la châtaigne, la pomme tient une bonne place, et la terre périgourdine produit également des pommes du Limousin AOP. Environ 45 % des vergers de pommes de Nouvelle-Aquitaine sont en Dordogne, principalement dans le Nord-Est du territoire. Le département se situe au 5e rang national.

Main d'œuvre rare

Ses collègues périgourdins ne sont guère mieux lotis. On tente de recruter environ 800 saisonniers cueilleurs chaque année dans le département (1), et plus d'une centaine de postes sont toujours à pourvoir. Trois semaines de travail, 8h par jour, 6 jours par semaine, payés au Smig, pour un objectif d'une tonne ramassée par jour. En cette période de crise de la main-d'œuvre saisonnière, l'objectif risque une nouvelle fois de ne pas être atteint.

Pour l'instant, l'exploitation de Jérôme Pinaud se contente de la dizaine d'habitués qui viennent de Brive, mais à l'arrivée des Golden, il faudra bien augmenter les effectifs d'une vingtaine d'employés. La saison de la cueillette est courte, 3 semaines et demi maximum. Pas le choix, les employés viendront de l'étranger.

(1) : contact pour poser sa candidature : 05 53 35 88 19

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