"L’agroécologie est aujourd’hui l’avenir des territoires", considère Jérôme Orvain, paysan en Creuse

Le One Planet Summit, organisé le 11 janvier dernier, a évoqué l’agroécologie comme une solution pour la préservation de la planète. Cette agriculture respectueuse de l’environnement, est déjà pratiquée dans le Limousin par certains fermiers.

"Ma démarche de départ c’est de faire vivre ma ferme, mon territoire, mon économie locale, plutôt que mondiale", explique Jérôme Orvain, éleveur de vaches et de cochons. Rapidement, le fermier a complété cette démarche en adoptant l’agriculture biologique. "Dans l’exploitation, on est à 100% en vente directe, en circuit court et en bio. Je ne conçois pas que quelqu’un à qui je vends mes produits puisse tomber malade avec ce que je lui donne à manger. La vie des sols, des animaux, des plantes, est importante,et la nôtre aussi", poursuit-t-il.

Sur ses soixante-dix hectares d’exploitation, Jérôme Orvain, également conseiller régional en Creuse, délégué aux questions de l’agroécologie et de l’agriculture biologique, a choisi de produire selon ces principes depuis 2004. Son but : travailler localement, "créer de l’emploi sur sa parcelle" et être "autonome en intrant", précise-t-il. Sur la ferme du Gaec des Helianthes à Vidaillat, ils sont désormais trois à travailler : lui, son épouse et un autre salarié.

En 17 ans la ferme n’a pas évolué en termes de surface mais dans la valorisation des animaux et dans la pratique biologique et agroécologique. Dans l’exploitation, on récupère les branches des haies et des arbres pour faire la litière des animaux, puis la litière devient du compost. On essaie de tout prendre localement pour être autonome en intrant sur l’exploitation.

Jérôme Orvain, fermier en Creuse

En d’autres termes, il pratique l’un des principes de l’agroécologie, à savoir "mieux utiliser les propriétés qui existent déjà dans la nature", selon les mots de Xavier Reboud, directeur de recherche en agroécologie à l’INRAE. Cette pratique agricole a été évoquée le 11 janvier dernier lors du One Planet Summit pour la biodiversité.

L’agroécologie au One Planet Summit

Et sa promotion comme une des solutions pour la préservation de la planète est un "signal fort de soutien, ça donne un horizon", estime Xavier Reboud, car aujourd’hui, ceux qui ont des pratiques agroécologiques n’ont pas de reconnaissance directe. Rien ne différencie un agriculteur qui pollue de celui qui ne pollue pas", explique le chercheur. "Les performances agricoles d’un fermier qui sont meilleures pour l’environnement, ne sont pas reconnues comme marchandes. Le fait qu’un agriculteur ait un sol riche et vivant n’est pas pris en compte dans sa comptabilité", souligne le chercheur.

De leur côté, dans le Limousin, des acteurs s’engagent depuis plusieurs années en faveur d’un modèle agricole respectueux de l’environnement. Comme Jérôme Orvain en Creuse, la coopérative Saveurs fermières à Limoges regroupe des producteurs locaux qui proposent aux consommateurs de la vente directe de "produits fermiers de saison, sains et de qualité", selon le site internet de la coopérative. Et d’après une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, depuis  2011, les usages des traitements antibiotiques ont baissé de plus de 45% dans les élevages français. Le constat est identique dans notre région, indique nos confrères de France Bleu Limousin.

On est, en ce moment, dans la bascule. On a une prise en compte et une reconnaissance progressive de cette pratique. D’ailleurs, l’Europe à partir de 2023, a mis en place une action de "la ferme à la fourchette".

Xavier Reboud, directeur de recherche en agroécologie à l’INRAE

"Il y a donc une ambition de faire baisser la dépendance de l’agriculture aux traitement phytosanitaires avec une proposition de baisser le recourt aux antibiotiques", indique le chercheur en agroécologie pour qui le modèle doit impérativement être "majoritairement adopté" pour prouver ses "avantages".

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