Changement de vie : ces nouveaux agriculteurs se sont lancés dans un pari audacieux au cœur du terroir limousin

Loin des allées fastueuses de Versailles, Pascale et Philippe Vuylsteke ont choisi un chemin singulier : s’installer dans la campagne limousine pour y élever des porcs Gascons et Culs noirs du Limousin. Cette ancienne agent immobilier, épaulée par son mari, ancien militaire, a troqué la vie citadine pour une ferme nichée au pied des Monts d’Ambazac.

Ce changement de cap, radical et inattendu, est né une nuit d’insomnie. Devant la télévision Pascale tombe sur un documentaire évoquant les porcs Gascons. Ce fut pour elle une révélation. "J’ai réveillé mon mari en pleine nuit pour lui dire que je voulais faire ça. Il a cru à une lubie, mais dès le lendemain, nous avons commencé à nous renseigner", raconte-t-elle avec enthousiasme.

Pourtant, cette reconversion ne se fait pas sans interrogations. Le couple, qui a cinq enfants, se heurte d’abord aux doutes familiaux. « On leur a demandé leur avis, sachant que notre engagement dans l’agriculture allait nous rendre moins disponibles.», confie Pascale.

Les quatre garçons ont approuvé, mais notre fille nous a pris pour des fous.

Pascale Vuylsteke

Eleveuse de porcs gascons en Limousin

Retour aux racines

Après plusieurs années de recherches et de formations, notamment un Brevet Professionnel Responsable d'Entreprise Agricole pour Pascale et un BEP pour Philippe, ancien colonel de l'armée, les Vuylsteke se lancent dans l’aventure. 
Ils trouvent leur bonheur à Jabreilles-les-Bordes, une petite commune de Haute-Vienne qu’ils découvrent par hasard. « Nous ne connaissions pas la région, mais nous sommes tombés amoureux de cette ferme et de son environnement », explique Pascale.

CARTE. Jabreilles-les-Bordes, au coeur du Limousin ⇒

Cette installation incarne un retour à des valeurs authentiques, celles d’une France rurale attachée à son terroir. Pascale et Philippe élèvent en plein air des porcs de races locales, des animaux rustiques, mais exigeants en termes de soins et d'attention.

Les défis de l’élevage en plein air

Le quotidien du couple est loin d’être de tout repos. Le travail à la ferme est marqué par des journées longues et éprouvantes. La gestion des parcs, le soin des animaux, la transformation de la viande, et enfin, la commercialisation des produits nécessitent un investissement total.

Nous travaillons souvent plus de 16 à 18 heures par jour.

Pascale Vuylsteke

Cependant, leurs efforts portent leurs fruits. En seulement deux ans, la Ferme des Chevaliers Noirs s’est forgée une solide réputation sur les marchés locaux, mais également à travers la France grâce à des tournées bien organisées. Leurs produits, notamment le saucisson de Cul noir, sont salués pour leur qualité.

Un élevage qui s’inscrit dans l’excellence française

Si les débuts ont été marqués par les défis, Pascale et Philippe ne comptent pas s’arrêter là. Leur objectif pour 2024 est ambitieux : ils souhaitent produire 80 porcs par an et développer de nouveaux produits, comme des savons artisanaux à base de saindoux. Ce projet, qui valorise chaque partie du cochon, démontre leur souci de ne rien laisser au hasard et de promouvoir une agriculture durable.

Avec cette ferme nichée au cœur de la campagne limousine, les Vuylsteke incarnent cette France qui fait le choix de l’authenticité et du respect des traditions. « Notre objectif est de produire des porcs de qualité et de les faire dans toutes les régions françaises », explique Pascale. Chaque jour, leur engagement et leur passion les rapprochent de cette excellence à la française, faite de labeur, mais aussi de fierté.

Retrouvez le destin de ces nouveaux agriculteurs dans l'émisison NoA Sur Terre présenté par Emmanuel Braud en cliquant ici