Les archives de Haute-Vienne ont relancé, ce mardi 17 novembre, l'opération "Mémoire de confinement". Les habitants du département sont appelés à faire part de leur expérience à travers des textes, photos, vidéos pour laisser une trace dans l'histoire.
Dans plusieurs générations, des chercheurs, sociologues ou encore des historiens pourraient bien remercier les archives de Haute-Vienne. L'établissement a relancé, ce mardi 17 novembre, son opération "Mémoire de confinement" auprès des Hauts-Viennois. Les archives recueillent les témoignages, les photos, les vidéos et autres supports qui témoignent de cette époque si particulière.
Cette campagne avait déjà été réalisée lors du premier confinement, au printemps. De nombreuses personnes avaient joué le jeu. Les archives avaient ainsi pu recuellir 12 vidéos, 76 photos, deux journaux intimes ou encore le témoignage d'un enfant. Une partie de ces travaux sont déjà consultables en ligne.
Des pièces de travail
"Vous pouvez tous, habitants du département, participer, quel que soit votre âge, votre profession, que vous habitiez en ville ou à la campagne, que vous soyez contraints de rester chez vous ou mobilisés pour gérer la crise, racontez votre quotidien, vos pensées, réflexions personnelles, vos initiatives de solidarité", indiquent les archives de Haute-Vienne.La récolte de ces témoignages devraient servir, plus tard, à des bases de travail pour les historiens. Quelques documents du premier confinement sont plein de poésie. D'autres sont plus humouristiques. Mais tous permettent de se rendre compte de l'ambiance singulière qui a marquée ces semaines entre quatre murs.
Quelques extraits des premières pièces récupérées au printemps :
"A Limoges, dans mes quartiers, c'est le grand vide. On se fait, Mct (Mamicat) et moi, un petit tour d'une heure chaque jour en marchant partout sur la chaussée, rien que pour le bonheur. A chaque carrefour, on s'arrête et on rigole : personne à l'horizon, sauf au loin un ou deux promeneurs de chien. Pour une fois, c'est pas le chien qui promène son maître, mais le maître qui se sert du chien pour pouvoir enfin sortir. Avec son attestation : promeneur de chien. Les chats, malheureusement ne se promènent pas en laisse, les mamies doivent trouver autre chose." - "MCK" - Journal de la Peste - 3. Le 20/03/2020"La venue du printemps qui s'annonce en fanfare, ciel bleu, bourgeons et petites fleurs, nous incite à gambader et à nous réjouir. Que nenni ! C'est un traître, car, sur nous, vole un oiseau de mauvais augure, comme une épée de Damoclès. Il s'appelle : le Covid-19 ou coronavirus." - Annie Ballester, le 16/03/2020.
"Bonjour et bienvenue en 2020. Cette année a été une surprise pour le monde entier. Un virus a attérit dans la ville de Wuhan, en Chine, et tout le monde a paniqué ! D'abord, ils ont frmé les écoles élémentaires, maternelles, les collèges, les lycées et les universités. Donc, pour ne pas manquer l'école, on la fait à la maison. Après cela a infecté tous les continents. Pour les anniversaires, cela va être compliqué." - Mila, 10 ans.
Romain Le Gendre, directeur adjoint des archives départementales espère davantage de témoignages d'enfant comme ce dernier : "Nous n'en avons eu qu'un seul lors du dernier confinement. Nous sommes intéressés par leurs histoires, des dessins... Cela donne un autre point de vue et cela donne également une valeur informative", précise-t-il avant d'expliquer le but de la mission : "Nous travaillons pour l'avenir. Tout ce que l'on fait, c'est ce que nous laisserons aux générations futures."
Comment participer ?
Tous les Hauts-Viennois peuvent envoyer des documents, sous n'importe quel format, aux archives situées à Limoges. Le témoignage doit être accompagné du formulaire de don complété et téléchargeable sur le site des archives.Les documents peuvent être envoyés de deux manières différentes :
- Par la poste ou physiquement à l’adresse suivante : Archives départementales de la Haute-Vienne 1 allée Alfred-Leroux 87000 Limoges
- Par mail à l’adresse memoiredeconfinement.archives@haute-vienne.fr.
Une même initiative en Creuse
La Haute-Vienne n'est pas la seule à avoir eu la bonne idée de laisser des traces de cette période. Les archives de la Creuse avaient également sollicité les Creusois lors de premier confinement.Idem : des photos, vidéos et écrits ont été archivés. Sur le site Internet des archives départementales, une galerie de photos rend compte des paysages désertiques de Guéret et ses alentours.