Si l'Université de Strasbourg a pris une décision radicale en annonçant la fermeture de ses locaux pendant deux semaines cet hiver, aucune autre université n'a encore adopté une mesure. A Limoges l'université compte bien assurer sa mission de service public.
Les étudiants limougeauds n'auront pas à revivre le cauchemar des périodes de confinement. Déjà économe depuis plusieurs années, l'Université de Limoges ne fera pas les mêmes choix que l'Université de Strasbourg, en tout cas ce n'est pas à l'ordre du jour, affirme le vice-président de l'Université, Thomas Bauer.
Nous n'avons jamais été dans ce modèle-là. Nous assurons notre mission de service public et nous mettrons toutes les conditions nécessaires pour proposer un enseignement de qualité.
Thomas Bauer, vice-président de l'Université de Limoges
De quoi rassurer les étudiants qui, dans ce contexte de crise de l'énergie, s’inquiètent pour leur année scolaire. Car à Strasbourg, les responsables de l'Université ont pris une décision radicale et fait savoir, par la voix de son président, qu'elle fermera ses portes deux semaines supplémentaires cet hiver pour faire des économies d'énergie. Ce ne sera donc pas le cas à Limoges.
Si l'équilibre financier de l'établissement est stable depuis quelques années, permettant d'assurer un fond de roulement conséquent, l'Université s'attend tout de même à une hausse très importante des dépenses énergétiques. Elle prévoit une facture alourdie de 3 millions d'euros en 2022, une somme qu'il faudra déduire de son budget annuel.
Des coupes budgétaires tout de même à prévoir
"Pour 2023, il va falloir qu'on réfléchisse correctement : on va mettre en place un plan d'action collectif avec les doyens et responsables des différents services pour réduire les coûts", prévient Thomas Bauer.
La consommation énergétique de l'Université de Limoges est déjà économe: 75% du chauffage est alimenté par le réseau urbain et le thermostat du chauffage est bloqué à 19 degrés depuis déjà 2009. Cette année, la Faculté va mettre en oeuvre des campagnes de sensibilisation sur la réduction de la consommation d'électricité.
Pour l'année 2022, quelques réductions de dépenses de fonctionnement se mettent en place au cas par cas. Par exemple, un prélèvement de 10% sur les financements du ministère de l'éducation dédiés à la recherche en laboratoire a déjà été fait.
Les syndicats d'enseignants méfiants
Une coupe budgétaire qui questionne les syndicats d'enseignants : "10% de moins sur les recherches prélevés sur les crédits du Ministère, nous ne sommes pas ravis mais à ce stade ça ne mettra pas en danger la recherche. C'est la suite qui nous inquiète", anticipe Chloé Ouaked, secrétaire du syndicat national de l’enseignement supérieur en Haute-Vienne.
D'ici l'année prochaine, les syndicats espèrent que l'État s'emparera du sujet pour aider les universités : "Nous, on voudrait que l'État s'engage... Si [l'entreprise] Vert Marine y arrive, on devrait pouvoir le faire : une université fermée c'est au moins aussi grave qu'une fermeture de piscine, non ?".
D'autres coupes budgétaires sont en discussion. Les étudiants, qui souffrent déjà de la situation économique actuelle, espèrent ne pas en pâtir.