Faculté de Lettres bloquée : des partiels sous haute surveillance à Limoges

Les partiels auront bien lieu à Limoges cette année. Mais ces épreuves se dérouleront sous tension : car comment évaluer les élèves après deux mois de mobilisation et seulement cinq semaines de cours ? Le compromis est au cœur des débats.

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"La réforme est passée, mais on ne peut pas se démobiliser." Gabrielle Vieira ne lâchera pas. La jeune étudiante en deuxième année d'Histoire à Limoges est membre du comité de mobilisation : "Il faut se mobiliser jusqu'à ce qu'on vive correctement."

Lors de l'assemblée générale le 24 avril 2023, les étudiants ont voté en faveur de la tenue des examens, et donc de la fin de l'occupation de la faculté de Lettres et Sciences Humaines à partir du 11 mai, date du début des partiels. Dès ce jeudi, il va donc falloir plancher, même si depuis le 7 mars 2023, il n'y a pas eu de cours en présentiel. Pas forcément les meilleures conditions pour réussir un examen :

"C'est compliqué de passer les partiels", confesse Clémence Royer, étudiante en 3ᵉ année Science de l'éducation. La mobilisation est un travail qui demande de l'énergie, et on n'a pas eu le temps de réviser."

Pas d'examen sur les cours en distanciel

Sur les douze semaines de cours que comporte ce semestre, seules cinq ont pu se dérouler dans de bonnes conditions, avant la mobilisation. En assemblée générale, le doyen de la faculté de Lettres et Sciences Humaines, François Avisseau, s'était engagé à ce que les partiels ne portent que sur les cours en présentiel. Or, selon le comité de mobilisation, la réalité est autre.  "Beaucoup de professeurs ne jouent pas le jeu, affirme Gabrielle Vieira. Ils donnent des partiels liés au cours en distanciel, et les élèves sont inquiets." 

Clémence Royer se charge de relever les plaintes lorsqu'un professeur ne respecte pas ces consignes : "J'en ai reçues entre quinze et vingt, explique-t-elle. En majorité, on a réussi à contacter le doyen pour régler ces problèmes. Aucun contenu donné à distance ne doit être utilisé." 

De plus, le suivi des professeurs n'est pas idoine. "Certains de mes mails sont laissés sans réponse depuis un mois, se désole Morgane Delage, étudiante en master. Certains profs ne nous recontactent pas."

"Il a fallu parfois que je rappelle la règle"

Le doyen François Avisseau admet que certains professeurs avaient préparé des examens demandant des connaissances vues en distanciel. "Il a fallu parfois que je rappelle la règle que nous, corps enseignants, avons acceptée, reconnait-il. Les sujets ne porteront que sur les cinq premières semaines. Il y a des matières dans lesquelles un examen était impossible, et nous les avons neutralisées. Cela reste marginal, mais ce n'est pas dans l'intérêt des étudiants."

"Déjà qu'en temps normal, les partiels font peur, alors cette année, je comprends que ça effraie"

François Avisseau, Doyen de la faculté

François Avisseau déplore un enseignement lacunaire, mais la tenue des examens était obligatoire. "Il ne peut pas y avoir de cadeau, assure-t-il. Déjà qu'en temps normal, les partiels font peur, alors cette année, je comprends que ça effraie. Le but n'est pas de piéger les étudiants, mais de faire en sorte que celui qui a travaillé puisse réussir."

Retour d'une mobilisation l'année prochaine ?

Depuis le 7 mars dernier, les étudiants se sont réappropriés les lieux. "Nous avons tenu des ateliers, des conférences, relate la membre du comité de mobilisation, Gabrielle Vieira. On a essayé plein de choses. L'artiste Adèle Haenel est venue, ou l'écrivain Bernard Friot. Ces intervenants ne se seraient pas déplacés sans un blocus. Pour l'année prochaine, pas question d'arrêter la lutte. On aimerait obtenir des créneaux libres dans les amphithéâtres afin d'organiser nos conférences."

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