Haute-Vienne : l’oryx algazelle, espèce éteinte dans la nature, sauvegardée dans le Limousin

La journée mondiale des espèces menacées a lieu chaque année le 11 mai. Dans la Haute-Vienne, le parc zoo du Reynou, aux portes de Limoges, héberge bon nombre de spécimens en danger. Certains animaux ont même disparu à l’état sauvage et ne subsistent qu’en captivité.

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Ouvert depuis 1997, sur les cent hectares du domaine, le parc animalier héberge près de six cents espèces animales et végétales dont certaines sont menacées et cent-trente animaux du monde entier.

Conserver les espèces et sensibiliser le public à l’importance de la biodiversité sont deux missions essentielles qui animent le zoo du Reynou. “Nous considérons que notre mission prioritaire est la préservation de la biodiversité” explique Franck Haelewyn, directeur zoologique, vétérinaire du parc et zoo du Reynou. Et le travail ne manque pas.

Eteint à l’état sauvage

L'oryx algazelle (oryx dammah), parfois appelée oryx de Libye, oryx blanche, oryx à cou roux ou oryx à cornes en forme de cimeterre, vivait dans les steppes et les semi-déserts du centre du Niger, du Tchad, du sud de la Libye et du Sahara.

Depuis les années 1980, l’espèce est considérée comme éteinte à l'état sauvage. Elle subsiste grâce à quelques milliers d'individus vivant en captivité.

Franck Haelewyn, vétérinaire du parc, est d’ailleurs depuis 3 ans coordinateur européen pour la sauvegarde de l’oryx algazelle. L’élevage des espèces menacées reste ainsi l’ultime recours. Le parc collabore alors avec les différents zoos d’Europe et procèdent à des échanges. Le tout géré par un programme européen de sauvegarde des espèces pour éviter notamment les “dérives génétiques'' selon le vétérinaire du parc animalier du Limousin. “Nous avons un mâle et nous attendons l’arrivée de trois à quatre autres spécimens en provenance de Barcelone ou de Lisbonne" explique Franck Haelewyn.

Des mâles isolés ensemble pour faire une pause dans la reproduction et éviter trop de reproductions dans un même endroit. 

Après tous ces efforts coordonnés mondialement une dizaine de spécimens vivent désormais en toute sécurité dans les steppes ou la savane. “Ils sont relâchés dans des zones où nous sommes assurés que les causes de leur disparition ne sont plus présentes”. Ainsi ces herbivores vivent désormais dans des réserves naturelles en Afrique du Nord notamment en Tuinisie et au Moyen-Orient.

De nombreuse espèces menacées

Il y a tant à faire que les parcs animaliers ont mis en place une nomenclature pour identifier les urgences. Une classification qui montre l’ampleur des dégâts. Des animaux menacés classés en catégories

  • préoccupation mineure
  • vulnérable
  • quasi menacé
  • en danger
  • en danger critique
  • éteint dans la nature

A titre d’exemple, la girafe du Kordofan, le sanglier des Visayas, la tamarin pinché et le tigre de Sumatra sont classés dans la case “danger critique”. 

D’après une étude de l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), plus de vingt mille espèces d’animaux et de plantes sont en danger de disparition imminente chaque année.

La France fait partie de dix pays qui hébergent le plus grand nombre d'espèces menacées dans le monde. Dix mille espèces menacées sur le globe sont accueillies sur le territoire national (métropole et outre-mer confondus).

Tous les continents concernés

Aucun continent n’échappe à la menace d’extinction de certaines de ses espèces animales présentes au parc animalier de Haute-Vienne. Émeu ou wallaby en Océanie, ara bleu et jaune, ara macao, nandou ou encore buse de harris en Amérique, ours polaire en Arctique, rhinocéros blancs en Afrique, panda roux en Asie. La liste est longue et tous sont fragilisés par la main de l’homme.

Nous avons un couple de pandas roux

Franck Haelewyn, directeur zoologique, vétérinaire du parc et zoo du Reynou.

Sauver la biodiversité

La sensibilisation des personnes à l’importance de la biodiversité reste ainsi un volet primordial pour sauvegarder les espèces. “Quand le parc est ouvert, les gens comprennent l’intérêt de préserver la biodiversité" ajoute le vétérinaire du parc. 

Les visiteurs peuvent par exemple directement contribuer à la préservation du panda roux sur le site et faire un don. Des urnes disposées sur le parc ont permis de collecter des fonds, une subvention de 500 euros reversée à la Red Panda Networks pour les pandas roux du Népal. Des parrainages permettent également au public de contribuer à la sauvegarde de certains animaux sauvages tels que les tigres de Sumatra, les pandas roux et les tapirs.

L’arche de noé

Par le biais de l’ARCHE, l’association recherche, conservation, histoire et environnement, le parc animalier contribue “in situ” c'est-à-dire dans leur écosystème d’origine au programme de préservation de certains animaux. 

Des besoins de protections qui sont conséquents. Grâce à la liste rouge de l’UICN, l’avancée du problème est connue. Un mammifère sur quatre, un oiseau sur huit et un amphibien sur trois sont menacés de disparition de la planète.

 

 

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