Ce n'est pas à proprement parler de la porcelaine de Limoges à base de kaolin mais une start-up vendéenne a eu une idée : valoriser les coquilles d'huîtres pour en faire des assiettes. Les premiers prototypes sont sortis du four...
François Dewalles est un des premiers ostréiculteurs vendéens à avoir suivi le projet Kaomer . Ses déchets d'huîtres représentent 250 à 300 kilos par semaine, soit jusqu'à 20% de sa production totale.
Depuis plusieurs mois, il collecte ses coquilles vides et les redonne à la start-up vendéenne à l'origine de cette innovation.
"Mon métier c'est vraiment de produire des huîtres de A à Z. Je n'achète pas des petites huîtres, je les capte dans le milieu naturel. C'est assez intéressant de pouvoir les revaloriser une fois qu'elles sont mangées. C'est quand même un produit que tout le monde aime. Pourquoi devoir les jeter à la poubelle, autant recréer quelque chose rappelant la fête, les repas." François Dewalles, ostréiculteur - Les viviers de la Guittière
Une innovation portée par un trio de soixantenaires
Philippe, Dominique et Thierry ont eu cette idée : transformer les coquilles d'huître en assiette de porcelaine.
Pour ce faire, ils ont fait appel à un chimiste. Après plus d'une centaine d'essais, il est parvenu à fabriquer une pâte de porcelaine d'huître de très bonne qualité.
"Il a fallu travailler sur ce point pour pouvoir l'incorporer et garder les vertus, les qualités de la porcelaine ; c'est à dire sa blancheur, sa porosité, le fait que ce soit totalement perméable et sa transparence." Benoît Tesson, ingénieur en Sciences
Le savoir-faire de Limoges
Pour proposer le meilleur produit possible, la start-up s'est rapprochée d'un céramiste de Burgnac, près de Limoges, qui travaille la porcelaine depuis plus de 20 ans. Première commande et pas des moindres, une vingtaine d'assiettes par un grand chef étoilé préférant rester anonyme.
"Aujourd'hui, on fait des tests. On va mettre au point et dès que les choses seront validées, on passera à une phase de production. On va très vite être capable de faire quelques dizaines de pièces pour satisfaire notre client." Philippe Gaboriau, président de la start-up Alegina
Prochain défi pour la start-up, mobiliser au-delà de l'ostréiculteur pour récupérer le maximum de déchets d'huîtres notamment auprès des consommateurs. Aujourd'hui, 70% des coquilles finissent a la poubelle, une ressource inutilisée pour fabriquer des assiettes et aussi pourquoi pas, des pavés pour nos places de demain.