S’il n’y a pas de train le matin pour Paris depuis Limoges, c’est parce qu’il fait froid ! C’est en effet à cause du givre que SNCF Voyageurs doit modifier ses horaires, jusqu’au 15 mars.
L’été, il fait chaud, l’automne, les feuilles tombent et l’hiver… il fait froid !
Certes, cela ressemble à de l’enfoncement de porte ouverte, ou à de l’enfilage de perle, au choix, mais ce sont pourtant des raisons qui expliquent l’absence, ou la raréfaction, des lignes de trains, entre le Limousin et Paris.
Actuellement, il y a certes les problèmes liés au déraillement d’un convoi de marchandises à Issoudun (36), nécessitant d’importants travaux de réparation, paralysant la ligne jusqu’à, au moins; jeudi 8 décembre normalement.
Mais indépendamment de ce problème ponctuel, la SNCF doit faire face à d’autres contraintes.
Des travaux sur la ligne POLT
Sur le POLT, la circulation est interrompue la nuit en raison de travaux, sur les 700 kms du tronçon.
Et, au petit matin, avant le passage d’un train de voyageurs, une locomotive dite « racleuse » doit effectuer le trajet, avant ceux des trains de passagers, afin de dégivrer les caténaires.
Ce qui se passe avant que le train de 4 h 00 ne quitte Brive.
Mais pour que les caténaires ne regivrent pas, il ne doit pas y avoir plus d’une demi-heure, entre le passage de deux convois.
Aussi, le train de 5 h 00 au départ de Brive pour Paris a été avancé à 4 h 30. Et celui de 6h, passant par les Bénédictins à Limoges à 7h, purement annulé.
S’il ne givre évidemment pas tous les matins d’hiver, le plan de transport doit être fixé pour toute une durée déterminée, et pas adapté chaque jour en fonction de la météo. Et SNCF Voyageurs a donc réduit, de 14 à 8, les trajets quotidiens.
Pour les maintenir, SNCF Réseau, qui gère les "trains racleurs", aurait dû en mettre trois en action. Mais n’a décidé que d’en faire circuler un seul.
Voici d'ailleurs un communiqué que le service presse de la SNCF nous a fait parvenir, ce mardi 6 décembre, à ce sujet :
Communiqué de la SNCF :
- Nous comprenons que le fait qu’un train puisse être empêché de circuler à cause du givre soit difficilement compréhensible. Mais Intercités, dont tous les trains sont tractés par des locomotives électriques, est particulièrement exposé, notamment au sud de Brive.
- Ce que nous voulons absolument éviter, c’est qu’un train se trouve arrêté en pleine voie parce qu’il n’est plus alimenté à cause de la couche de givre accumulée entre le fil de contact de la caténaire et le pantographe de la locomotive. Les suppressions opérationnelles en cascade ne sont pas acceptables.
- Notre parti pris est celui de la qualité de service : chaque train Intercités doit être protégé par une locomotive racleuse ou par un autre train Intercités le précédant dans un intervalle de 30 minutes (pour que le givre n’ait pas le temps de reprendre sur la caténaire)
- Cette recherche d’un maximum de robustesse compte tenu des moyens déployés par SNCF Réseau conduit à l’adaptation du plan de transport de matinée jusqu’au 15 mars 2023.
- Nous comprenons qu’il puisse y avoir une forme d’incompréhension et beaucoup de questions parce que ce plan de transport adapté est rendu particulièrement complexe par les contraintes liées aux travaux sur les voies et en gare, qui viennent s’ajouter aux mesures prises pour sécuriser les trains durant la période du givre. Ce n’est pas un plan de transport Givre, mais un plan de transport Givre et Travaux.
- Les réunions techniques menées en continu depuis plusieurs semaines entre Intercités, SNCF Réseau et l’AO ont déjà permis de trouver des solutions pour les voyageurs des gares de l’Indre et de la Creuse, de manière à ce qu’ils bénéficient chaque matin de semaine de deux trains protégés contre le givre leur permettant d’arriver sur Paris en 8h et 10h.
- Le travail se poursuit avec l’ensemble des acteurs de la ligne pour étudier toutes les solutions, notamment pour les gares du sud de la ligne, permettant de disposer d’un maximum de trains de matinée protégés par SNCF Réseau contre les effets du givre, tout en tenant compte des plages de travaux programmées sur la ligne et en gare.
Il fait donc froid l’hiver. Et c’est pour cela que le Limousin reste enclavé !
Implacable, mais tout de même désespérant…