Lourde défaite à domicile pour le Limoges CSP, battu par Nanterre à Beaublanc, 93-105. Un score presque trompeur, tant les hommes de Massimo Cancellieri ont failli, et les visiteurs auraient pu, dû, s'imposer plus largement encore. La qualification pour la Leader's Cup est suspendue au résultat de Strasbourg à Paris ce dimanche 15 janvier.
Pour être franc et trivial, cela a failli être le match le plus "dégueulasse" jamais vu depuis près de vingt ans à Beaublanc ! Pourtant, au final, cette défaite, bien que sans appel, laisse finalement une impression mitigée. À l'image de Massimo Cancellieri qui, en conférence de presse, commença par dire qu'il "n'avait pas très envie de parler", mais qui enchaina tout de suite en disant qu'il "n'était pas énervé pour autant".
Car c'est peu dire que le CSP fut double, triple, on ne sait combien, aussi mauvais par moment que donnant quelques (rares) espoirs à d'autres. Deux chiffres, deux moments de la rencontre : vingt-cinq points de retard pour Limoges à la mi-temps (33-58). "Juste" (très, très entre guillemets) neuf à trois minutes du terme, alors qu'une folle et insensée remontée semblait alors possible…
Pour rappel, les deux équipes n'étaient pas sur la même dynamique au coup d'envoi. Nanterre restait sur trois défaites d'affilée, certes parfois courtes, et était, en plus et surtout, privé de quatre de ses joueurs du cinq majeur, tous blessés sur fractures ! À l'inverse, Limoges, Coupe d'Europe comprise, surfait sur quelques succès, parfois chanceux, mais la plupart méritants. La seule ombre au tableau venait de cette invraisemblable nouvelle concernant Desi Rodriguez, dont on savait la cheville touchée, mais dont on a appris l'opération, en urgence jeudi soir, pour une aussi rare que douloureuse invagination intestinale, soit un retournement d'une partie de son intestin !
Limoges partait pourtant favori
Sur le papier, le CSP partait favori, d'autant plus qu'un succès aurait scellé sa participation à la prochaine Leader's Cup. Les joueurs avaient-ils, inconsciemment, la tête à la belle de mercredi prochain à Ludwigsburg ? Pensaient-ils l'équipe de Nanterre à ce point diminuée que, quoiqu'il arrive, ils la battraient finalement ? Toujours est-il qu'après avoir marqué les deux premiers points de la partie, Limoges traversa un véritable trou noir, ou se mit sur off, ou sur on ne sait quoi, mais certainement pas en mode Championnat, même pas sur le mode entrainement ! Un premier quart-temps perdu 31-17, avec une adresse famélique de 47%, dont un zéro pointé à trois points, une raquette totalement ouverte et offerte, une défense inexistante, et une attaque sans aucune réponse contre la zone de Nanterre, que même le plus inculte des supporters limougeauds avait pourtant prévu, tout comme le staff, et qui dura pourtant durant quarante longues et interminables minutes !
La suite était à peine moins pire, et encore, car malgré son absence de rotation, Nanterre déroulait, dans le sillage de Benjamin Sene et surtout de son arrière américain, Keith Hornsby, les deux n'ayant jamais quitté le terrain, et le deuxième ayant marqué 23 points en vingt minutes. Finalement, ce 33-58 à la pause, bien que hideux, n'était pas si cher payé…
Ce qui aurait pu sauver Limoges, c'est qu'au lieu de rentrer dans une colère noire, Massimo Cancellieri admis presque sa défaite, et proposa à ses hommes de jouer, en deuxième mi-temps, un autre match. C'est du moins ce qu'il avoua en conférence de presse. Sauver, car après les deux premières piquettes, le CSP proposa, sinon des grands crus, du moins d'honnêtes vins de table. Déjà, il n'y avait plus que (est-on vraiment en train d'écrire cela ?) vingt points de retard à la fin du troisième quart, 60-80, un moindre mal. Et bien qu'invraisemblable, l'exploit fit un moment frissonner Beaublanc, lorsque Limoges revint aux neuf points d'écart précédemment évoqués… Mais las, ni les arbitres (parfois), ni encore moins Miralem Halilovic, qui avait pris le relais d'Hornsby (28 points au total pour le premier, 33 pour le second), ne laissèrent vivre ce doux rêve. Et finalement la salle de tout de même applaudir ses joueurs, eux qui finissaient si proche, si loin, à 93-105.
Une très mauvaise opération pour Limoges
Sur le plan comptable, c'est bien sûr une très mauvaise opération pour Limoges. Avant cette journée, le CSP pointait à la 7ᵉ place, et n'avait besoin que d'un succès pour assurer sa participation à la Leader's Cup. Après ce revers, le club est 8ᵉ et provisoirement dernier qualifié. Provisoirement, car tout dépendra de la rencontre opposant, ce dimanche 15 janvier, à 17h, Paris à Strasbourg. Si d'aventure les Alsaciens venaient à s'imposer avec 19 points de plus que leur adversaire, c'en serait fini des espoirs limougeauds ! Cela dit, cet objectif, cette Leader's Cup, n'est pas le souci le plus important du CSP !
Non, LE match sur lequel il convient de se pencher est bien sûr la "belle", le match d'appui qui attend les hommes de Massimo Cancelliri, mercredi soir en Allemagne, à Ludwigsburg, celui qui décidera de l'avenir européen de Limoges. Et quitte à avoir perdu ce samedi soir, quitte à avoir encaissé plus de 100 points, l'entraineur transalpin reconnaissait que "c'était mieux là que la prochaine. À condition de gagner la prochaine, bien sûr !". Décidément, Massimo, lui qui avait affirmé qu'il n'était pas le Messie, parle, sinon d'Évangile, du moins d'or !
