Plusieurs interventions des forces de l'ordre ont eu lieu dès six heures, ce mardi 26 mars 2024, dans l'agglomération de Limoges, dans le cadre de l'opération antidrogue "place nette XXL".
Dans le cadre de l'opération "place nette XXL", un vaste déploiement des forces de l'ordre s'est déroulé, ce mardi 26 mars dans la matinée à Limoges. Selon nos informations, des hommes encagoulés sont intervenus dès six heures du matin dans sept lieux différents, dont les quartiers de Beaubreuil et du Val de l'Aurence, mais aussi à la Bastide, dans le quartier de Bel Air, ou encore en centre-ville, du côté de la gare et dans le quartier de la cathédrale.
150 membres des forces de l'ordre ont été mobilisés avec des équipes cynophiles pour cette opération qui a été menée sous l'autorité de la gendarmerie avec le concours des services de police. Le Parquet fait état de quatre personnes interpellées et placées en garde à vue, essentiellement à Beaubreuil. Il s'agit d'hommes déjà connus des services de police. Une 5ᵉ personne est activement recherchée.
Les forces de l’ordre ont indiqué avoir saisi 22 kilos de résine de cannabis, 264 grammes de crack et 184 grammes de cocaïne. 2000 euros en liquide ont également été saisis, ainsi que deux voitures, du matériel hi-fi et des consoles de jeux. La valeur marchande des produits est estimée à environ 70 000 euros.
Selon le parquet de Limoges, des opérations seront encore organisées dans le courant de la semaine, sur le trafic de stupéfiants, mais aussi sur d’autres thématiques.
Une opération nationale qui suscite des interrogations
Une semaine après Marseille, quatre nouvelles opérations antidrogue "place nette XXL" avaient été menées lundi 25 mars dans la métropole lilloise, l’agglomération lyonnaise, à Dijon et dans la région parisienne. En début de soirée lundi sur le plateau de France 2, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait savoir que 496 personnes avaient été interpellées dans le cadre de ces opérations, en incluant l’opération menée le 19 mars à Marseille.
Cette politique répressive suscite des interrogations quant à son efficacité, notamment de la part de l'ancien député macroniste de la Creuse Jean-Baptiste Moreau, qui fut rapporteur de la mission parlementaire sur l'usage du cannabis. "Cette politique uniquement répressive est anachronique, a-t-il déclaré sur X, elle n'aura que très peu de résultats malgré un travail exceptionnel de nos forces de l'ordre".
Alors que l'Allemagne et de nombreux pays qu'on ne saurait qualifier de laxistes réfléchissent à la légalisation du cannabis, cette politique uniquement répressive est anachronique. Elle n'aura que très peu de résultats malgré le travail exceptionnel de nos forces de l'ordre.
— Jean-Baptiste Moreau (@moreaujb23) March 22, 2024
Certains sont également sceptiques du côté des forces de l'ordre, à commencer par l’Association nationale de la police judiciaire (ANPJ) dont un membre déclare à nos confrères de 20 minutes que c'est « de l'affichage » plus qu'autre chose. "Si c’est pour alimenter la statistique sans qu’il n’y ait de réponse pénale derrière, on ne voit pas bien l’intérêt », dénonce-t-il.
