Piscines: même en été, chauffer les bassins coûte cher

Touchées de plein fouet par la hausse des prix de l’énergie cet hiver, les piscines commencent leur saison estivale mais à quelle prix ? En limousin, comment s’en sortent-elles ? Tour d'horizon.

Elles ont vu leurs factures flamber à la rentrée 2022, parfois multipliées par quatre. Mais à l’ouverture de la saison estivale, les piscines restent encore menacées par ces hausses des prix de l’énergie, comme celle de la municipalité de Bort-les-Orgues, qui a décidé de la fermer cet été 2023. 

Hausse des prix de l’énergie, même en été

En plus de la difficulté de trouver des maîtres-nageurs pour la saison estivale 2023, le coût de l’énergie reste un problème crucial, même avec la hausse des températures.

  • Bort-les-Orgues

La piscine municipale de Bort-les-Orgues, doté de son bassin couvert, a fermé ses portes depuis vendredi 30 juin 2023. Cet équipement, chauffé au gaz, a vu sa facture exploser depuis janvier. 133% d’augmentation. 

En 2022, on est passé de 2 à 8 euros le kilowatt heure soit les deux tiers du budget gaz annuel de la ville alors que la piscine a été fermée durant plus de 5 mois en 2022.

Eric Ziolo, maire de Bort-les-Orgues

Mais le déficit a tout de même atteint des sommets, 254 000 euros de déficit sur des dépenses de fonctionnement qui s’élevaient à 274 000 euros. Un déficit qui s’est creusé par rapport à l’année 2019 où sur 237 000 euros de dépenses, la direction générale des services chiffrait un déficit de 190 000 euros.

La fermeture se poursuivra jusqu’à fin octobre et pourrait même aller jusqu’à la fin de l’année pour une réouverture seulement en janvier 2024.

 

En attendant, la municipalité compte sur le centre aqua-récréatif doté de bassins extérieurs pour prendre le relai durant l’été. Il propose des tarifs similaires : 4 euros l’entrée unique adulte comme pour la piscine municipale, 3 euros l’entrée enfant au lieu de 2,80.

  • Limoges 

À Limoges, la hausse des coûts de l’énergie a conduit la mairie à fermer la piscine Saint-Lazare cet été. Seul le bassin extérieur de Beaublanc reste ouvert, chauffé à 26°C cette année, au lieu de 28°C l’an dernier, plafond recommandé par l’ARS et la fédération française de natation.

Les horaires sont légèrement modifiés passant de 11h à 19h, au lieu de 10h à 19h. "Ce n’est pas fermer une heure de plus par jour qui permet de moins chauffer, mais cela permet de moins recourir à du personnel saisonnier" détaille Grégory Gaveriaux, responsable des piscines municipales.

  • Marsac-en-Creuse

 

A Marsac-en-Creuse, la piscine municipale est écologique. Elle ouvre les mois de juillet et d’août. Ce mardi 4 juillet 2023, c’est le jour du grand nettoyage. Un agent d’entretien brosse les parois pour éviter que les algues ne se développent. Il décroche les algues qui se déposent dans le fond du bassin pendant la nuit et le lendemain, le robot les récupère. Un nettoyage nécessaire pour faciliter le travail de filtration et celui des plantes.

Bien qu’écologique, sans chauffage, la piscine municipale de Marsac est, elle aussi, touchée par la hausse du prix de l’électricité.

"On table sur 25% de hausse. On a anticipé ces augmentations. C’est l’ensemble du budget qui va les supporter. Au niveau des tarifs, ils restent les mêmes que ceux de l’an dernier. Comptez 3,50 pour une entrée unique adulte, 2,50 pour les enfants. Une carte de 10 entrées s’élève à 25 euros pour les adultes et 16 euros pour les enfants."

Christian Malabre, premier adjoint à la mairie de Marsac-en-Creuse.

 

Pourquoi cette piscine est-elle touchée par ces augmentations des coûts de l’énergie ?

"Aucun traitement n’est utilisé. C’est une lagune de plantes qui va filtrer l’eau du bassin, raconte Christian Malabre. Au printemps, on a renouvelé les plantes. Il nous faut cinq variétés au mètre carré. Il y en a qui filtrent, d’autres qui oxygènent." L’eau est chauffée naturellement. En ce moment, la température avoisine les 24°C.

 

La lagune est indépendante des deux bassins. L’eau transite par cette lagune pour être filtrée et est réinjectée dans les deux bassins de natation. "Mais en plus de ce système de filtration naturelle, il y a des pompes pour faire circuler l’eau."

Comme on ne met pas de produit, nous sommes obligés de faire fonctionner ces pompes 24h sur 24 pour maitriser la qualité de l’eau ajoute-t-il. C’est là où on dépend de l’électricité.

Christian Malabre, premier adjoint à la mairie.

Indépendance énergique, est-ce que cela suffit ?

 

  • Châlus

A Châlus, c'est une piscine extérieure gérée par la municipalité. Ici, ce ne sont pas les coûts de l’énergie qui constituent le déficit de plus de 22 000 euros, mais la charge en personnel. Les bassins, à plus de 28°C, sont chauffés uniquement par l’énergie du soleil. Il y a des serpentins solaires sur la toiture du stade de foot. Un équipement qui existe depuis 1999.

"Si on n’avait pas les serpentins solaires, on n’aurait pas chauffé du tout", livre Alain Brézaudy, maire de Châlus.

Il y a aussi des bâches pour recouvrir chaque soir le bassin et préserver au maximum la température de l’eau.

Malgré le déficit que génère cet équipement, le maire veut maintenir sa piscine coûte que coûte, "c’est une nécessité en milieu rural"

On est conscient du déficit mais on est attaché à ce service destiné à la population et aux établissements scolaires. On veut vraiment le maintenir pour l’occupation des jeunes, pour la santé physique, pour le lien social. Cela nous permet aussi de recruter des jeunes l’été.    

Alain Brézaudy, Maire de Châlus

Le budget annuel s’élève à plus de 30 000 euros et les recettes seulement 8 000 euros.

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