"S'il n'y a pas de voie, vous ne pouvez pas faire circuler des trains" : l'inauguration de ce nouveau TER ravive les tensions entre la région et la SNCF

Un"train laboratoire" a été inauguré, ce lundi 22 octobre, en gare de Limoges. Objectif : tester des innovations pour améliorer le confort à la sécurité. Mais, ce TER n'a pas eu l'accueil escompté : la Région, par la voix de son président, a dénoncé l’abandon - par la SNCF et l’État - de certaines petites lignes qui desservent notamment le Limousin et le Poitou-Charentes.

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Un train laboratoire où seront testées des technologies innovantes pour améliorer le confort des passagers et leur sécurité. L’évènement devait être une fête, mais la joie de la nouveauté n’a pas suffi à redonner le sourire aux élus et usagers de la SNCF.

Les visiteurs étaient certes nombreux sur le quai pour admirer ce modèle flambant neuf. Mais dans le contexte d'un projet de loi de finances qui crispe les élus locaux, les réactions n'ont pas tardé. À commencer par le Président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, qui n’oublie pas que les TER, même ceux du futur, sont censés rouler sur des voies. Celles entre Limoges et Angoulême sont concernées par des difficultés depuis des années.

S'il n'y a pas de voie, vous ne pouvez pas faire circuler des trains. Regardez entre Limoges et Angoulême. La ligne est coupée. Ça montre que dans notre pays. L'innovation et l'anticipation ont disparu des écrans radars de l'appareil d'État.

Alain Rousset

Alain Rousset, président (PS) du Conseil régional Nouvelle-Aquitaine

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 Des crispations entre la région et la SNCF

Les propos ont été tenus en public, ce qui a eu pour effet de refroidir l’atmosphère déjà fraîche.  La situation a obligé Bertrand Grosselin, directeur néo-aquitain de SNCF Voyageurs, à répondre à sa mesure et en nuances.  "Le réseau ferroviaire, il y a soixante ou cinquante ans, était beaucoup plus développé qu'aujourd'hui. Entre-temps, il y a eu des autoroutes. Il y a eu des lignes à grande vitesse, il y a eu des investissements de faits, pas partout, il a fallu faire des choix", argumente le directeur.

La collectivité publique, les acteurs publics ont fait des choix. Et aujourd'hui, on fait avec l'histoire du réseau ferroviaire.

Bertrand Grosselin

directeur régional SNCF voyageurs

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Un bijou d'innovation

Pour autant, le train laboratoire, dont l’initiative revient à la Région, est un petit bijou d’innovations. Par exemple, des capteurs situés à l’extérieur, mais aussi dans l’habitacle permettent de détecter des obstacles en temps réel.

"Le système peut prévenir en amont, de la fermeture même des barrières, qu'un obstacle, un camion ou un tracteur est coincé sur un passage à niveau, détaille Philippe Laviron, directeur de l'innovation de la société Hitachi. C'est la même technologie qu'on utilise à bord du train, pour surveiller un obstacle sur les voies et également à l'extérieur du train pour surveiller le passage à niveau."

Ce laboratoire sur rails a déjà parcouru 22 000 km autour de Limoges. Il préfigure ce que sera l'avenir du TER, un modèle de train léger et innovant censé rouler sur les petites lignes, du moins, celles qui seront toujours en état de fonctionner.

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