L’anorexie est un trouble du comportement alimentaire pouvant avoir de graves conséquences sur la santé. Valérie, 48 ans, est malade depuis ses 22 ans. A 32 ans, elle a tenté de mettre fin à ses jours, son mal-être étant trop grand. Aujourd’hui en rémission, elle a accepté de témoigner.
L’anorexie est une maladie mentale qui touche un peu plus d'1% des femmes en France, soit 230.000 personnes. Parmi elles, Valérie Touze, une Limougeaude de 48 ans, qui a accepté de témoigner. Valérie est anorexique depuis l’âge de 22 ans :
"Je ne me suis pas vue rentrer dedans, c’est venu tout doucement, confie-t-elle. Et puis ce mal-être derrière. Ne pas me supporter, ne pas être heureuse…"
En parallèle, Valérie a aussi connu des phases de boulimie, qu’elle n’a pas vu venir non plus. Se réveillant un matin, simplement, "avec une envie de bouffer".
Ses troubles du comportement alimentaire s’accompagnent de crises d’angoisses très fréquentes, d’une dépression latente. Un malaise profond qui la conduit à faire une tentative de suicide à 32 ans. Comme elle, beaucoup de malades en arrivent là, et malheureusement, pour beaucoup, ce n'est pas juste une tentative : l’anorexie est en effet la maladie psychiatrique qui entraîne le plus de décès.
Quand on fait de l’anorexie on se trouve belle, les autres vous trouvent moche mais vous vous sentez bien, donc l’être humain en face ne peut pas comprendre.
Un repas par jour
Valérie n'a jamais été hospitalisée pour son anorexie. Mais depuis six ans, elle est suivie au centre hospitalier Esquirol. Aujourd’hui, elle n’appréhende plus le regard des autres. Reste tout de même quelques crises d’angoisse, "mineures par rapport à avant", et la disformophobie, le fait de ne pas se voir tel que l’on est vraiment.
Son poids s’est stabilisé à 44 kilos, mais la Limougeaude est encore en rémission : elle ne mange qu’une fois par jour, au diner. C’est peu, mais c’est déjà beaucoup pour cette femme à la fois fragile et volontaire.