A Limoges, des migrants trouvent refuge dans un entrepôt désaffecté

Depuis l'évacuation du squat de l'avenue de la Révolution le 7 juillet dernier, la centaine de migrants expulsée n'avait plus de solutions de logement. Ils vont s'installer dans un entrepôt désaffecté de la zone sud de Limoges. Une demande d'accord a été envoyée au propriétaire des lieux.

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 Au matin du 7 juillet 2021, les occupants du squat de l'avenue de la révolution à Limoges étaient expulsés par les forces de l'ordre. Après deux années d'occupation illégale de cette ancienne usine, une centaine de migrants, demandeurs d'asile ou autres s'était retrouvée sans aucune solution de logement.

Ce lundi 15 novembre, le collectif Chabatz d'Entrar leur a fait visiter un nouveau lieu. Un soulagement pour ces personnes en grande précarité, célibataires ou en famille :

Oui, c'est un soulagement pour tout le monde, surtout pour moi qui suis dans une situation pas facile.

Je suis content, cela faisait presque un an que je cherchais.

Comme tous les autres sans papiers, on appelle le 115 mais ils nous disent qu'il n'y a pas de places, c'est complet.

Dans l'espoir d'une occupation légale...

C'est dans l'ancien entrepôt "Atlas" de la zone sud de Limoges, désaffecté depuis 2014, que les migrants vont s'installer. Pour ce lieu, les membres du collectif Chabatz d'Entrar ont fait passer une proposition de Commodat au propriétaire.

Un Commodat, c'est un contrat entre un propriétaire et une association, une structure. Il accepte de mettre à disposition son bien gratuitement . En échange, on fait l'entretien, la surveillance du bâtiment avec une date de début, une date de fin.

Angel, collectif Chabatz d'Entrar

Depuis une loi de 2009, le Commodat s'appelle dorénavant prêt à usage. L'article 1875 du code civil stipule la notion de gratuité de ce dispositif, l'emprunteur ne verse ni loyer, ni indemnités du fait de l'occupation des lieux. Un principe hérité du droit romain. 

C'est un dispositif rarement pratiqué par les propriétaires en raison de son caractère gratuit. Nous avons eu l'occasion d'expliquer à des personnes ces notions dans le contexte de la lutte contre le Covid, pour mettre à disposition des logements au bénéfice de personnel soignant. Cela nous arrive d'être interrogés à ce sujet mais c'est relativement rare.

Patrick Sapin, président de l'ADIL 87

Depuis l'évacuation du squat de l'avenue de la Révolution, dix-neuf adultes avec familles ont été régularisés, avec solution d'hébergement voire de travail. Cependant, les associations de soutien ont dû refaire face à un afflux de nouvelles demandes.

Il y a des gens qui se sont retrouvés mis à la rue par le 115. Il y avait aussi des gens que l'on ne pouvait pas loger à l'époque au squat de l'avenue de la Révolution car il était plein. Cela montre bien que la demande de création de 200 postes d'hébergement pérenne est plus que jamais nécessaire.

Marie Pailler, membre du collectif Chabatz d'Entrar


En attendant une solution de logement plus stable, les migrants devraient aménager ces nouveaux lieux dans les jours qui viennent.
 

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