Vagues, masques, confinements... Retour sur 2 ans d’épidémie de Covid 19 en Limousin

Alors que les masques disparaissent des visages ce lundi 14 mars, la situation épidémique en France et dans la région reste tendue et les différents indicateurs ne sont pas vraiment encourageants. Depuis son apparition dans notre quotidien il y a tout juste deux ans, le virus nous a appris à rester prudents…

Un confinement inédit, une inquiétude partagée par tous face à un virus inconnu… Le printemps 2020 a été marqué par une première flambée épidémique en France. Dans ce contexte anxiogène, le Limousin a été relativement épargné.

Première Vague : avril-mai 2020  

Les hôpitaux se préparent au pire, mais les situations dramatiques vécues à Paris ou dans l’Est de la France ne sont pas comparables ici. Le seul indicateur disponible est alors celui des hospitalisations. La première a lieu le 6 mars 2020 au CHU de Limoges. Le chiffre montera à 78 en Haute-Vienne, 80 personnes en Corrèze, département le plus touché, et 34 en Creuse. Les services ne débordent pas, mais les équipes médicales sont déjà éprouvées.

Le 22 mars 2020, on enregistre  en Haute-Vienne et en Corrèze 2 premiers décès. Au 15 juin, on déplore en Corrèze 37 morts, 25 en Haute-Vienne, et 13 en Creuse. Le bilan de la première vague est déjà conséquent.  

Deuxième vague : septembre-novembre 2020  

C’est déjà un lointain souvenir, mais l’apparition d’un premier variant préoccupe les observateurs : c’est le variant dit « britannique », le variant Alpha. Il semble plus contagieux que le virus originel.

La deuxième vague va toucher la région plus fortement que la première. Grâce au développement du dépistage, on commence à mesurer le taux d’incidence, le nombre de nouveaux cas en une semaine pour 100 000 habitants. Un seuil d’alerte à 50. Ce chiffre est vite dépassé. Pendant ces deux mois, le chiffre va attendre 330 en Corrèze, 388 en Haute-Vienne, et 450 en Creuse. Après les contaminations arrivent les hospitalisations, et cette fois les hôpitaux sont très sollicités.

On dénombre 86 hospitalisations en Corrèze le 9 novembre, 100 en Creuse le 15 novembre, et 170 en Haute-Vienne le 20 novembre 2020. Cette nouvelle vague provoque des drames et le bilan humain de l’année 2020 est conséquent : on déplore 177 décès dans les hôpitaux de Haute-Vienne, 88 en Corrèze et 52 en Creuse.

De nombreux soins et dépistages d'autres maladies ont été déprogrammés, et toutes les conséquences de l’épidémie sont encore difficiles à mesurer.  

Troisième vague : mars-avril 2021  

Début 2021, le variant britannique devient majoritaire.

Après une baisse, les taux d’incidence remontent, mais les niveaux sont plus faibles qu’à l’approche de l’hiver : 190 en Creuse, 230 en Corrèze et 350 en Haute-Vienne.

Les premiers vaccins font leur effet chez les plus âgés, mais du côté des hospitalisations, on constate une nouvelle flambée. Il y a un pic en février 2021, et un deuxième en avril 2021. 143 personnes sont hospitalisées en Haute-Vienne, 69 en Corrèze et 70 en Creuse.

Le bilan humain s’alourdit encore avec au total 326 décès au 15 juin en Haute-Vienne, 218 en Corrèze et 97 en Creuse.  

Quatrième vague : juillet-août 2021  

C’est le variant Delta qui devient majoritaire, mais cette fois, la vaccination et l’instauration du pass sanitaire semblent changer la donne. Les personnes à risque sont mieux protégées.

Les taux d’incidence n’explosent pas, et plafonnent dans la région à 90. Le nombre d’hospitalisations baisse mais ne chute pas : la courbe reste sur un plateau encore conséquent : autour de 40 patients hospitalisés en Haute-Vienne, une vingtaine en Creuse, et on note un pic à 25 patients hospitalisés en Corrèze.

L’épidémie tue toujours avec, au 1er novembre 2021, 337 décès en Haute-Vienne, 235 décès en Corrèze, et 100 décès en Creuse. 672 en Limousin.  

Cinquième vague : novembre 2021-janvier 2022  

C’est la vague Omicron, un variant encore plus contagieux que les précédents. Les taux d’incidence explosent et pointent à des niveaux jamais atteints : 4500 en Haute-Vienne, 3500 en Corrèze, 3150 en Creuse.

Avec de tels chiffres, la vaccination et l’immunité collective ne suffisent pas à protéger la population. Les hôpitaux sont à nouveau très sollicités, avec du personnel malade, un manque de lits et des urgences qui saturent : au CHU de Limoges, des médecins décrivent une situation absolument dramatique. 107 patients sont hospitalisés avec Covid en Haute-Vienne, 94 patients en Corrèze, et 55 patients en Creuse.

A ce jour, le virus a tué 417 personnes en Haute-Vienne, 320 en Corrèze et 141 en Creuse. Plus de 200 personnes sont mortes du Covid en Limousin cet hiver.  

Vers la 6ème vague ?

Après une baisse rapide il y a deux semaines, toutes les courbes sont en train de remonter. Le taux d’incidence est passé en 4 jours de 675 à 737 en Haute-Vienne, de 710 à 812 en Corrèze, de 650 à 763 en Creuse.

Le variant Omicron a muté vers une forme encore plus contagieuse, le sous-variant BA.2, les gestes barrières se relâchent, la météo encore froide n’incite pas à aérer. La situation ne devrait pas s’améliorer, le gouvernement ayant décidé d’alléger encore un peu plus les mesures de protection.

Selon l’Institut Pasteur qui vient de publier de nouvelles projections, une augmentation du nombre de cas est donc très probable. Elle devrait cependant être plus faible que la précédente : "Nous faisons l’hypothèse que les personnes infectées par un virus Omicron sont immunisées contre les réinfections Omicron pour la durée des simulations (jusqu’au 1er avril 2022)." Mais les spécialistes de l’Institut pasteur restent prudents :  "Nous ne modélisons pas le déclin progressif de l’immunité, ce qui pourrait rendre nos projections trop optimistes. Nous ne modélisons pas non plus l’impact du climat".

Depuis deux ans, l’évolution de l’épidémie se montre souvent imprévisible. Il est encore temps de se faire vacciner, et de mettre un masque pour se protéger et surtout pour protéger les autres...

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