Expert en "droit de l'environnement", ancien enseignant-chercheur à la fac de droit de Limoges jusqu’à l’an dernier, Antoine Gatet a été élu à la tête de France Nature Environnement samedi 10 juin 2023. Engagé dans la fédération depuis plus de vingt ans, le nouveau président donne le cap des prochaines années et réagit aux actions écologistes récentes.
Le Limousin Antoine Gatet, expert en "droit de l’environnement" et ancien enseignant-chercheur à la faculté de droit de Limoges, jusqu’à l’an dernier, vient d'être élu à la tête de France Nature Environnement. Samedi 10 juin 2023, l'Assemblée générale a choisi celui qui en est à la vice-présidence depuis deux ans, et engagé dans le secteur juridique de l'organisation depuis plus de vingt ans. Ce lundi, sur le plateau de France 3 Limousin, il s'est exprimé sur la vision et les objectifs de l'organisation pour les prochaines années.
Quelle priorité pour France Nature Environnement ?
Pour lui, la priorité de la fédération est la même que celle fixée lors de l'assemblée générale de l'année dernière, c'est-à-dire du côté du bilan carbone. Il faut, selon lui, "revenir à une planète par an en termes de bilan écologique. Aujourd’hui, on est à trois planètes par an en France", précise-t-il. L'objectif est d'y parvenir d'ici à 2050 grâce à de la "démocratie environnementale", des connaissances et de l'éducation sur ces sujets. Et cela nécessite "un gros travail de plaidoyer auprès des pouvoirs publics." Ainsi que des "plus gros changements structurels en matières agricoles notamment."
Les décisions publiques "sont condamnées à se radicaliser"
En ce qui concerne les actions écologistes récentes, notamment celles survenues contre le projet des "méga bassines" à Sainte-Soline en mars dernier ou les actions "coups de poing" à Nantes du Soulèvement de la Terre, le président de la FNE réagit sur la "radicalisation" des mouvements écologistes. Pour lui, ce sont les décisions publiques qui "sont condamnées à se radicaliser."
Il va falloir aller plus loin. On ne peut plus faire des ajustements sociétaux. Il faut vraiment qu’on aille beaucoup plus sur des fondamentaux : l’agriculture productiviste aujourd’hui, ça ne peut plus fonctionner. On a beaucoup d’usages et d’activités économiques qui vont devoir se réformer de façon radicale. Là, on a de la radicalité.
Antoine Gatet, président de FNEFrance 3 Limousin
Concernant les débordements de violence, le nouveau Président de France Nature Environnement rappelle les fondements de la fédération : "Nous, on est une association non violente (...) Après, vu comme on est traité depuis quelques années par rapport à la démocratie, la participation, on n’est pas très entendu... On n’est pas non plus étonné que ce type d’actions aboutissent, se réalisent sur le terrain quand on n’écoute plus les associations et les citoyennes et citoyens qui s’engagent dans des actions démocratiques et non-violentes."
"On parle beaucoup de Sainte-Soline", poursuit Antoine Gatet qui indique que la Fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement, au contentieux, a contesté 93 projets de bassines avec des victoires contentieuses locales.
Par le droit et sans violence, on arrive aussi à gagner.
Antoine Gatet, président de France nature environnementà France 3 Limousin