Mécanicien automobile de formation, l'homme s'est pris de passion pour la céramique, et en particulier la porcelaine. Artisan d'art depuis une quinzaine d’années en Haute-Vienne, il s’est d’abord fait connaître grâce à ses feuilles, avant de créer de nombreux objets inspirés par le règne végétal.
À quelques kilomètres de Limoges, à Burgnac, Jean-Louis Puivif se promène en forêt. Car c'est dans la nature qu'il trouve l'inspiration. Ici en Limousin, mais aussi lors de ses voyages à l'étranger, il cherche la feuille, la fleur ou l'écorce qu'il transposera en objet d'art, dans sa matière de prédilection : la porcelaine.
"C'est vraiment la nature qui m'anime"
Dans son atelier, des dizaines de moules en plâtre fabriqués au fil des années... et des découvertes. La pâte à porcelaine, que l'on appelle aussi la barbotine, est composée de kaolin, de silice et de feldspath. Jean-Louis Puivif remplit son moule et, au bout de cinq minutes seulement, ce mélange commence à durcir le long des parois. Vient ensuite l'étape primordiale de la cuisson : c'est là que la matière va véritablement se transformer en porcelaine.
"La première cuisson est entre 950 et 980 degrés, qu'on appelle un dégourdi, qui va permettre de durcir le support. Après, il va y avoir une deuxième cuisson, où on va émailler la pièce suivant ce qu'on veut faire, et après la pièce va repasser en cuisson, et là, on va monter à 1360 degrés sur à peu près une dizaine d'heures."
Dans la petite salle d'exposition qui jouxte l'atelier, le monde végétal est devenue porcelaine : le plus souvent sous forme de biscuit, c'est-à-dire dépourvu d'émail, une matière qui fascine l'artiste, car elle est, selon lui, "surprenante par sa blancheur, déjà parce que c'est la seule céramique qui a cette couleur-là... et surtout, elle a la propriété d'être translucide quand elle est coulée fine."
Ici, ce n'est pas le diable, mais bien la beauté et la pureté qui se cachent dans tous ces petits détails que l'artisan d'art doit autant à la nature qu'à son savoir-faire.
Ci-dessous le reportage d'Emmanuel Braud et Valérie Agut :