Après les fêtes de fin d’année les étudiants ont repris les cours le plus souvent à distance. Des conditions de travail difficiles surtout pour les élèves de première année pour qui la terminale avait déjà été synonyme de complications.
C’est une ambiance bien particulière qui règne sur le campus de Talence. Rues désertes, amphithéâtres vides, le paysage est presque fantomatique. Et pour cause, la plupart des élèves sont dans leurs chambres universitaires, leurs petits studios ou chez leurs parents.
Dans @LaCroix , le président @univbordeaux et de la @CPUniversite @mtunondelara fait le constat d'une reprise des cours qui s'annonce difficile à l'université, avec peu d'étudiants qui reviennent sur site et des perspectives inquiétantes : https://t.co/OBGcwo4m9B
— Université de Bordeaux (@univbordeaux) January 5, 2021
Moral en berne
Heureusement certains cours sont assurés à la faculté mais en petits groupes. Un soulagement pour les étudiants. Nicolas Dubusson est en première année et vit difficilement ce passage à la vie estudiantine. « Depuis le début de l’année on est confinés, on a eu, je crois, quatre semaines réellement en présentiel », nous dit-il. « C’est pas simple du tout », avoue le jeune homme.
« C’est vraiment moralement en fait…Moi je n’arrête pas de me remettre en question sur mes études ».
Ils sont nombreux à traverser les mêmes difficultés que Nicolas. La faculté représente déjà en temps normal un énorme changement dans la vie d’un élève. Alors avec les bouleversements dus à la crise sanitaire, faire ses études peut être perçu comme un vrai parcours du combattant. Sans parler des difficultés financières auxquelles beaucoup d'entre eux sont confrontés.
En règle générale, les étudiants se retrouvent noyés dans la masse des élèves, loin des petits effectifs du lycée. Mais là, ils se sentent bien souvent lâchés dans la nature, loin des autres élèves et de leurs enseignants.
►Périgueux : ces étudiants qui alternent cours à distance et TD à la fac
« Manque d’autonomie »
Lors de ces rares cours en présentiels, les professeurs tentent d’être attentifs et de mettre les bouchées doubles pour leur faire acquérir une certaine indépendance. Les élèves de première année doivent plus que jamais se débrouiller par eux-mêmes. Jean-Marie Beaussart, technicien enseignant, en est bien conscient. « Il faut qu’ils apprennent à travailler seuls en fait », dit-il.
« Le cap du lycée aux études supérieures est assez difficile à franchir s’ils n’ont pas cette autonomie. Et c’est ce qui leur manque oui ».
La direction a donc décidé de donner la priorité à ces jeunes élèves là, les plus fragiles. “L’accent sera mis sur les étudiants de licence 1 qui ont connu un bac un peu particulier, une année de terminale un peu particulière, une rentrée également un peu compliquée », annonce Pascal Lecroart, directeur du collège des Etudes en sciences et technologies.
« On pense que c’est ce public-là qui doit être traité avec le plus grand soin pour cette reprise progressive ».
« C’est eux qui trinquent le plus aujourd’hui »
Certains étudiants se sentent mis au ban. Pour eux, des solutions pourraient être trouvées pour leur permettre de suivre des études dans de meilleures conditions. Ils ont le sentiment qu’ils sont injustement visés par les mesures sanitaires. « On pourrait rouvrir nos universités et les fonctionner à temps plein, et c’est ça qui aujourd’hui pose problème", retorque Paul Marsan, vice-président de l’union des associations étudiantes de l'Université de Bordeaux.
On a vu pendant l’inter confinement que ce n’était pas les étudiants le problème et pourtant c’est eux qui trinquent le plus aujourd’hui.
Ce discours est-il entendu par les différentes directions des facultés françaises soumises aux choix du gouvernement via le rectorat ? A Bayonne par exemple, les cours sont là aussi essentiellement réalisés à distance, tout comme les examens. Les partiels de janvier ne se feront pas sur le campus de la Nive. Les travaux dirigés non plus. « On a fait le choix, avant les vacances, d’organiser les examens à distance pendant ces quinze jours pour la plus grande majorité des étudiants, c’est-à-dire de la licence jusqu’au master 1ere année », précise Philippe Zavoli directeur du collège des Etudes européennes et internationales.
Le premier semestre va s’achever sans savoir de quoi sera fait le second. Personne ne sait encore si un troisième confinement sera décidé dans les prochains jours. Mais quoiqu’il arrive, les étudiants le savent, leur quotidien sera perturbé jusqu’à la fin de l’année. Ils devront naviguer à vue d’ici là.