Enfants atteints d'autisme : "Il y a encore du chemin à parcourir pour une école plus inclusive"

Dans le Limousin, près de 5 300 personnes en situation de handicap sont scolarisées, dont une partie sont atteints d'autisme. Des progrès ont été observés ces dernières années dans leur scolarisation, mais "il reste du chemin à parcourir", selon l'association Autisme Limousin.

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"Il y a du mieux ces dernières années. Depuis 2009, et la loi sur l'école inclusive, de plus en plus d'enfants en situation de handicap peuvent être scolarisés", admet volontiers Mickael Trillaud, président de l'association Autisme Limousin, à l'occasion de la journée internationale des personnes handicapées, ce jeudi 3 décembre.

Dans l'académie de Limoges, près de 5 300 enfants en situation de handicap sont scolarisés. Une partie d'entre eux sont des enfants atteints d'autisme. Malgré leur handicap, ils ont davantage accès aux écoles "ordinaires". Selon les chiffres du rectorat, 80 % des enfants atteints d'autisme sont scolarisés dans des établissements normaux. Les 20 % restants suivent leur scolarité dans des structures médico-sociales.
   

Des accompagnants pas assez nombreux ?

"Il existe différents dispositifs pour la scolarité de ces élèves", explique Valérie Maurain-Dulac, conseillère technique auprès de la rectrice de Limoges pour l'école inclusive. "Il y a toujours les AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap). Près de 60 % des jeunes scolarisés dans des établissements 'ordinaires' en bénéficie", détaille-t-elle.

Les accompagnants des élèves en situation de handicap sont formés et spécialisés dans la prise en charge de ces enfants en situation d'autisme. Si beaucoup d'élèves peuvent en profiter, l'intégralité de la scolarité ne peut, toutefois, pas toujours être assurée : "Il arrive qu'un AESH soit chargé de l'accompagnement de plusieurs enfants. Dans ce cas, l'enfant ne peut pas être accompagné à 100 %", regrette Mickael Trillaud.
 
Le président d'association explique que certains établissements, notamment dans le Limousin, refusent d'accueillir des enfants sans leur AESH. Un acte illégal. "Je peux parfois comprendre quand les proviseurs me disent qu'il est inutile de les recevoir dans de mauvaises conditions. Malheureusement, l'enfant et sa famille en font les frais."

Un dispositif d'auto-régulation initié dans le Limousin

Parmi les autres dispositifs pour scolariser les enfants atteints d'autisme, les ULIS (Unité localisée pour l'inclusion sociale) jouent encore un rôle important : "Ce sont des espaces dans des établissements ordinaires avec un professeur spécialisé. Celui-ci est chargé d'un enseignement spécifique avec l'enfant atteint d'autisme, quand l'enseignement dans sa classe ne lui est pas adapté", explique Valérie Maurain-Dulac.

Mais depuis quelques années, une dernière option voit le jour un peu partout en France. Le dispositif d'auto-régulation, connu avant sous le nom d'"ARAMIS", a été initié dans le Limousin en 2016. Il permet d'inclure l'enfant dans les classes normales. L'ensemble de la communauté scolaire (autres enfants, enseignants, personnels…) est intégré au dispositif. De plus, un accompagnement médico-social peut être assuré, au besoin, en dehors de la classe. Les bénéfices rejaillissent ainsi sur l'élève et sur ceux qui l'entourent.
 
"C'est une excellente chose mais, c'est un dispositif qui correspond davantage à des enfants qui ne souffrent pas d'une déficience cognitive lourde. Certains enfants ne parviennent pas à assimiler les moyens mis en œuvre ou à profiter de l'accompagnement médico-social", nuance Mickael Trillaud.

Le dispositif d'auto-régulation a fait son entrée dans 4 établissements limousins en 2016. Quatre ans plus tard, il a été adopté par des écoles un peu partout sur le territoire. Un signe d'amélioration dans le domaine de l'école inclusive pour le président de l'association Autisme Limousin : "Ces dernières années, beaucoup de bonnes choses ont été faites. Il y a une volonté de tous les acteurs. Mais, on peut toujours faire mieux et donner davantage de moyens aux corps éducatifs pour mieux prendre en charge ces enfants", conclut-il.
 
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