Des bouteilles, des sacs plastiques, du polystyrène... Ce sont quelques-uns des déchets récoltés régulièrement sur les plages de la côte atlantique. A l'occasion de la journée mondiale des océans, la Surfrider Foundation dresse un état des lieux inquiétant en Nouvelle-Aquitaine.
Ne plus jeter de cotons-tiges dans les toilettes.
Prendre une gourde plutôt que d'acheter une bouteille en plastique pour partir en promenade.
Ne plus jeter les mégots par terre.
Des gestes simples. Une prise de conscience individuelle, c'est ce que prône la Surfrider Foundation, pour limiter l'afflux de déchets sur les plages de la côte atlantique.
Le constat est pour le moins alarmant, selon Florent Marcoux, le Directeur Général de la Surfrider Foundation.
À travers ses "initiatives océanes", organisées depuis plus de 20 ans, sur les plages, la Surfrider Foundation a pu évaluer l'ampleur de la pollution :
À travers nos rivières, nos fleuves, il y a un flux permanent de déchets qui se déverse dans l'océan Atlantique et qu'on retrouve sur nos côtes, sur nos plages de Nouvelle-Aquitaine et dans les fonds marins
Au plan mondial, 8 millions de tonnes de plastique se retrouvent chaque année dans les océans.
Des chiffres révélés par l'UNESCO à l'occasion de la journée mondiale des océans.
L'initiative a été lancée à lors du Sommet de la Terre, tenu à Rio de Janeiro au Brésil, en 1992.
Le but de cette journée est de célébrer les océans, et de sensibiliser le grand public au rôle crucial qu'ils jouent dans notre subsistance, ainsi qu'aux différents moyens qui existent pour les protéger.
En 2018, cette jounée est organisée autour du thème "océan propre".
80 % de la pollution totale des océans provient des déchets venant de la terre ferme. Et Florent Marcoux rappelle comme une évidence :
100 % de ces déchets sont d'origine humaine !
L'an dernier, la Surfrider Foundation a organisé 460 campagnes de ramassages des ordures sur les plages de Nouvelle-Aquitaine.
Des opérations qui ont permis de collecter pas moins de 430 mètres cubes de déchets platiques.
Ces déchets ont été soigneusement triés pour mieux prendre conscience de la situation.
Et, malheureusement, sur la côte atlantique, le constat est le même que sur toutes les plages du Monde.
Le palmarès des déchets les plus fréquents, reste inchangé.
Nous retrouvons le Top 10 des déchets plastiques habituels : bouteilles, sacs, emballages, bouchons... Viennent ensuite les mégots, en très grande quantité, mais aussi du polystyrène, du verre...
Inquiétant, quand on sait le temps que met un simple mégot de cigarette pour se décomposer : 2 ans !
Alors que l'organisation écologiste WWF vient de publier un rapport alarmant sur la situation de la Méditéranée, qualifiée de mer la plus polluée du Monde, la Surfrider Foundation tient aussi attirer les regards vers l'océan Atlantique.
Florent Marcoux, Directeur Général de la Surfrider Foundation estime que :
La situation est aussi alarmante en Aquitaine, même si on n'est pas en face d'une mer fermée
Toutes les associations de protection et de défense de l'environnement insistent sur les moyens de lutter contre cette pollution.
Pour Florent Marcoux :
Nous sommes tous, individuellement, des acteurs majeurs de la pollution. Il faut en prendre conscience et changer un certain nombre de pratiques et de comportements au quotidien.
Concrètement, il faut essayer d'éviter le plastique pour privilégier des matières recyclables ou des objets réutilisables :
Refuser les pailles ou les gobelets plastiques par exemple...
Des gestes simples, à la portée de chacun, qui peuvent s'accompagner de mouvements plus collectifs, explique le responsable de la Surfrider Fundation :
Il faut faire évoluer le cadre réglementaire et les pratiques industrielles de certaines entreprises, en menant des campagnes médiatiques pour maintenir la pression sur le gouvernement et sur l'Union Européenne.
Une action de longue haleine qu'il faut engager sans tarder.
L'UNESCO estime que la pollution par le plastique tue 1 million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins chaque année.
Voir l'interview de Florent Marcoux, le Directeur Général de la Surfrider Foundation, par Vincent Dubroca